4.3.3.2. L'espace empiété.

Monsieur Rouge, empiété depuis toujours par la représentation d'un Père divin et vengeur, n'est de nulle part, n'a jamais eu aucune place, sauf peut être celle d'infra-humain, identifié aux chiens du sous-sol. L'appartement qu'il occupe, la ville où il réside, sont marqués de l'emprise et du sceau paternels qui pèsent sur lui comme du plomb. Pourtant, il rêve encore de légèreté, d'intimité et de douceur, c'est à dire d'un monde informel, fusionnel et éthéré, que sa mère n'a pas pu lui offrir en son temps. L'espace psychique, en s'ouvrant sur la vie intérieure où couve toujours le désir de l'archaïque, en dévoile simultanément les absences essentielles. Jusque là plus ou moins bien calfeutrée, la brûlure du manque se réveille sans aucun liniment pour l'adoucir. Il semble que, face à ces empiétements successifs, Monsieur Rouge n’ait pas réussi à constituer une topique subjective.