2.2. De l’absence d’affect à leur partage.

2.2.1. L’absence.

Tous les sujets nous ont d’abord signifié ne pas ou plus être atteints sur le plan affectif. Qu’ils le disent ou qu’ils le montrent silencieusement, la dimension émotionnelle parait en effet enfouie, déniée ou absente de leur univers. Pensons à Boris, mais aussi à la posture de matamore prise par les errants aux premiers instants de la rencontre. Comme l’étude de cet axe l’a montré, la subjectivité, la centration sur soi et les liens ne les concerne pas pour la plupart, ils semblent d’emblée rester à distance de leurs ressentis, voire ne pas en éprouver. L’idée première est celle de l’investissement exclusif de la surface, celle du corps ou de l’espace en mouvement; même si le comportement ouvert est inévitablement connecté à des motions internes, les sujets en refusent la connexion, rappelant comme Boris «qu’il n’y a pas de rapport».