3. Post-scriptum.

Cette recherche se termine…enfin? C’est long, presque cinq années de désarroi, d’ignorance, de stérilité de la pensée, ou de frénésie d’écriture.

Il n’est plus temps maintenant de revenir sur ses manques, ses approximations, ses incertitudes ou ses moments de joie.

Nous voudrions traduire pour le lecteur les mots qui l’ont accompagnée, éclairée, inhibée, perdue, pour les ponter avec la clinique qu’elle a défrichée. Car nous avons découvert que les empêchements, les aisances de la parole ou de la pensée étaient souvent connectés à l’objet de celles-ci.

C’est pourquoi, nous croyons poursuivre notre tâche de passeur en écrivant ces lignes. Nous avons assez dit plus haut combien celle-ci était fragile et ambiguë, pour désormais oser la saisir sans trop de scrupules. Quelque soit sa fortune, nous désirons la déployer avec l’espérance de sa valeur : sur le plan universitaire d’abord, mais aussi sur un registre plus général ; car nous voudrions offrir une pluralité de regards sur ces populations qui ne se mirent plus dans l’Autre.

Il ne s’agit pas seulement de finir par un plaidoyer, même si les aspects philosophiques de ce travail nous y convient. Il s’agit de reconsidérer la position clinicienne en regard à l’appartenance sociétale, au Politique, de tout lien social, en particulier du lien du psychologue à son patient, au sein d’une civilisation.

Il s’agit aussi d'ouvrir ou de prolonger une théorisation incertaine, mais qui devra se tricoter au fil du temps avec d’autres brins de pensée épars et mal bâtis, comme ceux que nous avons entremêlés ici.

Ces fragments finiront peut être, si la chance leur sourit, par devenir une source où puiseront les cliniciens, pour hydrater leur discernement des sujets déprivés, et cependant encore en attente de rejaillissement, de rafraîchissement et d’apaisement.