3.1.2. Les guerres pour les ressources

Selon R. Aron, ce n’est pas tant l’étendue des territoires que la capacité technique des populations, la possibilité de la croissance en intensité, qui importe et il conclut que l’idéologie de l’espace vital ne devrait plus être invoquée de nos jours ni le manque d’espace être considéré comme la cause directe des tentatives éventuelles de conquête.

Cependant, en utilisant des variantes de la théorie de l’espace vital, les guerres contemporaines visent le contrôle sur des ressources considérées comme « stratégiques » pour la nation. Le caractère économique de ces guerres coexiste toujours avec le caractère idéologique qui va légitimer l’action militaire. Les guerres économiques représentent ainsi des formes de politiques économiques des états, même si ces actions militaires à l’extérieur de l’état ne seront pas ouvertement justifiées par l’intérêt économique national.

Nous nous arrêtons sur l’importance de la question des sources d’énergie aujourd’hui et, par conséquence, sur la reformulation des logiques de guerre liée à la problématique de l’énergie. C’est sans doute la question de l’énergie qui structure en grande partie la guerre économique aujourd’hui.

Pour comprendre la signification de cette instance symbolique de l’énergie dans la politique contemporaine nous utilisons le tableau « La figure politique de l’énergie » ¹²¹ (v. page 114)

Ainsi, le problème de l’énergie articule des stratégies politiques à la maîtrise de l’espace dans une logique économique et internationale. La puissance des Etats se pense également aujourd’hui comme une économie politique de l’espace, comme articulation entre valeur d’échange et valeur d’usage et comme expression d’un système militaire et économique de pouvoir. Des bons exemples dans ce sens constituent la question du contrôle des ressources en eau ou le cas des Etats-Unis qui font des leur approvisionnement en sources d’énergie le principal axe de politique militaire étrangère ¹²² .