1.4. LA COMPOSITION COORDINATIVE

1.4.1. Terminologie

Le terme composé coordinatif apparaît chez Sechehaye (1950/1926:22) 56 , lequel lui donne une acception très large. Il donne comme exemples “parents et enfants” et “jeunes et vieux”, deux suites coordonnées qui ne correspondent pas à la définition contemporaine du mot composé (ce sont des collocations binominales coordonnées). Bally (1965/1932:96) a une approche encore plus inclusive, car il comprend tout syntagme nominal incluant une forme de coordination : il utilise le terme composé de coordination pour des suites aussi diverses que “hommes, femmes et enfants”, “nos parents et amis”, “sourd-muet” et “bleu-blanc-rouge”. Dans la littérature contem-poraine, on rencontre les variantes anglaises coordinate compound (Dressler 2005), coordinative compound (Haspelmath 2002, Bauer à paraître a) et co-compound (Fabb 2001), et leurs pendants françaiscomposé coordonné (Arnaud 2003) et composé coordinatif (Mel’čuk 1997). Deux acceptions principales sont à distinguer : pour Arnaud (2003:9) et Bauer (2004:37, à paraître a), le terme désigne l’ensemble des composés asyndétiques, alors que pour Mel’čuk (1997:97) et Haspelmath (2002:89), il renvoie aux seuls composés asyndétiques de type additionnel, lesquels associent des denotata référentiellement distincts (ex. : Austria-Hungary, tractor-trailer). Le terme coordinative compound a une troisième acception, idiosyncratique : Plag (2003:147) l’utilise pour désigner spécifiquement les composés asyndétiques enchâssés, comme par exemple doctor-patient à l’intérieur du composé subordinatif doctor-patient gap.

Notes
56.

 Cité par Antoine (1996/1958:257).