5.3. APPLICATION DES CONTRAINTES AU CORPUS D’ÉTUDE

Les contraintes passées en revue en 5.2. ne peuvent pas être vérifiées expérimentalement de la même façon. Trois cas sont à distinguer : d’abord, celui des contraintes pour lesquelles une mesure rigoureuse exige une batterie de tests psycho-linguistiques lourds et complexes, et qui n’ont pu être testées dans le cadre de ce travail (c’est le cas de la contrainte de saillance sémantique et de la contrainte de proto-typicalité) ; ensuite, celui des contraintes applicables à l’ensemble des trois sous-corpus (la contrainte de longueur en syllabes et la contrainte de fréquence) ; enfin, celui des contraintes qui ne sont pas applicables à l’ensemble des unités d’un sous-corpus (c’est le cas des contraintes sémantiques), ou seulement à un ou deux des trois sous-corpus (les contraintes phonologiques et métriques ne sont pas applicables aux amalgames ; les contraintes de sonorité sont seulement applicables aux composés asyndétiques). Le corpus utilisé reprend les composés présentés aux Chapitres 2, 3 et 4, soit 324 composés syndétiques, 105 composés asyndétiques et 153 composés amalgamés 209 . L’approche adoptée est probabiliste : l’énoncé d’une contrainte ne signifie pas qu’il existe une obligation absolue de s’y conformer ; la prédiction est probabiliste, et vérifiée par un test de significativité statistique.

Notes
209.

 Les trois listes de composés sont redonnées dans l’Annexe A.