L’identification d’une partie de la ville et sa qualification par le terme de patrimoine historique est le fruit d’un lent processus au cours duquel élites politiques, représentants de l’Etat et acteurs associatifs se confrontent et défendent des conceptions différentes du bâti de la ville, de ses caractéristiques, de ses particularités et donc de son image 176 . La création du secteur sauvegardé du Vieux Lyon 177 , en 1964, marque l’achèvement du processus. Mieux, en établissant un « décret public patrimonial », la création de ce secteur sauvegardé correspond à l’introduction définitive du patrimoine historique comme objet de politiques publiques. Reste à savoir, alors, dans quelle mesure le patrimoine historique devient un problème public pour la municipalité.
L’expression est reprise de Pierre-Yves Saunier dans « De la pioche des démolisseurs au patrimoine lyonnais… », art. cit.
Sur les enjeux d’identités et de mémoires collectives, voir Nora (Pierre) (dir.), Les lieux de mémoire, op. cit. et Di Méo (Guy), « Patrimoine et territoire… », art. cit.
Le Vieux Lyon correspond aujourd’hui à une zone d’une superficie de vingt-quatre hectares. Elle comprend, au moment de l’élaboration de la candidature, quatre milles logements et quatre-vingt dix milles habitants (chiffres de l’Agence d’urbanisme, 1997). Elle est constituée des quartiers Saint-Paul, Saint-Jean et Saint-Georges.