2. Un « savant du patrimoine mondial » canadien en quête de légitimité

Jacques Dalibard est l’un des principaux protagonistes de l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’arrondissement historique de Québec. L’histoire locale n’a cependant que peu retenu son nom. Il n’est pas devenu, loin s’en faut, le « Monsieur Patrimoine » de Québec et pour cause, le patrimoine ne cette ville ne fut pour lui, au début des années quatre-vingt, qu’un moyen d’atteindre d’autres fins. De fait, les logiques professionnelles et associatives qui l’amènent à proposer l’inscription de Québec résultent d’abord de son activité professionnelle au sein de l’administration fédérale et de son activité militante au sein de l’Icomos international. Premier architecte spécialisé en restauration au Canada, Jacques Dalibard est, de longue date, au cœur même des réflexions sur le patrimoine et sa gestion aux plans national et international. En outre, il connaît parfaitement bien les caractéristiques architecturales du Vieux Québec ainsi que le contexte socio-politique de Québec. Soulignons toutefois dès maintenant que c’est un ancien fonctionnaire fédéral qui établit cette solution alors même que le Vieux Québec ne représente pas officiellement, à cette époque, un bien patrimonial pour le Canada, ni un élément de la culture canadienne.