1. Associations transnationales de protection du patrimoine, légitimation d’un travail scientifique et définitions différenciées du patrimoine

L’Icomos international constitue un lieu de production, de capitalisation et de diffusion de la connaissance et du savoir sur le patrimoine et sa protection (cf. infra). L’organisme associatif regroupe des architectes et des professionnels dont les travaux alimentent considérablement la réflexion sur le patrimoine mondial et sur les actions portées par l’Unesco, par les Etats ou encore par des structures infranationales dans ce domaine. De fait, ses adhérents peuvent être considérés comme des passeurs des définitions et des critères de l’Unesco. Les acteurs lyonnais et québécois, en accédant directement ou non à ce lieu, obtiennent une légitimation du caractère scientifique des réponses qu’ils formulent ainsi qu’un accès aux ressources cognitives disponibles dans le Centre de documentation de l’Icomos international. Plus, ce laboratoire apparaît, à travers la comparaison des procédures lyonnaise et québécoise, essentiel dans la réalisation des dossiers de candidature, notamment parce qu’il facilite la remise en jeu des définitions locales et nationales du patrimoine. Dès lors devient-il central pour notre étude de comprendre comment l’accès à ce laboratoire est rendu possible, quelles y sont les ressources disponibles et, enfin, comment ces dernières peuvent être mobilisées dans la fabrique des dossiers de candidature. Précisons toutefois dès maintenant que l’Icomos international n’intervient jamais officiellement en amont des évaluations des propositions d’inscription sur la Liste.