Jeux politiques et enjeu patrimoine mondial : la prégnance de l’Etat

Municipalités et gouvernements nationaux sont engagés dans une même procédure, dont le caractère diplomatique implique de premières interdépendances formelles entre ces deux échelles. La volonté municipale de mener la procédure positivement à son terme et l’identification de jeux politiques structurant la réunion du Comité du patrimoine mondial invitent à questionner les échanges et les circulations susceptibles de se produire en amont même de la réunion du Comité du patrimoine mondial, notamment entre les municipalités et les gouvernements nationaux ou les administrations étatiques. Les enquêtes de terrain n’ont pas laissé voir de sources écrites relatives à cette période. Des enquêtés ont cependant insisté sur les tractations importantes et ont souligné les rôles essentiels des maires de Québec et de Lyon. Loin d’être dans une posture attentiste, les élus municipaux seraient donc, dans les mois précédents la réunion du comité du patrimoine mondial, impliqués dans des discussions informelles avec des agents d’administrations étatiques ou avec leurs représentants politiques. Ces connexions ont lieu dans le cadre de deux activités : l’obtention d’informations sur le déroulement de la procédure et la participation aux délégations nationales présentes lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial. Il s’agit donc ici d’observer, à partir des villes de Lyon et de Québec, quels sont les acteurs mobilisés par ces interdépendances, les contextes dans lesquels ils agissent, les ressources dont ils disposent, les moyens d’action qu’ils engagent et ce qu’ils attendent des connexions alors établies.