Prégnance des régulations étatiques

Dix ans séparent les deux visites de représentants de l’Icomos international à Québec. Elles font suite, l’une et l’autre, à des mobilisations et à des pressions très fortes de quelques Québécois convaincus de leur fait, sensibilisés et très bien informés des prérogatives et des compétences des différentes instances auxquelles ils font appel. Le retrait des promoteurs privés dans le cas du projet Imax, la construction de l’école navale de même que les évolutions subies par la mise en œuvre du projet de terminal de croisière ne peuvent cependant être imputés aux séjours à Québec et aux études de ces projets par des adhérents de l’Icomos international, ni d’ailleurs aux débats, aux remarques et aux recommandations réalisées dans le cadre des réunions du Comité du patrimoine mondial. Les médiatisations, au-delà des frontières canadiennes, de ces conflits ainsi que la production de recommandations, émanant des organisations internationales, portant sur la gestion de l’arrondissement historique de Québec et de son environnement immédiat ne sont toutefois pas sans conséquences sur les régulations entre niveaux de gouvernement. Il s’agit en premier lieu, à travers l’analyse qui suit, de comprendre les contextes dans lesquels ces interventions ont lieu, les oppositions qu’elles rencontrent et les objectifs poursuivis à travers la production, par les organisations internationales, de recommandations. Nous essaierons de repérer les organismes internationaux mobilisés ainsi que ceux qui restent en marge afin de saisir progressivement comment le rôle d’arbitre de l’Unesco, rôle qui lui est affublé essentiellement par des acteurs locaux, influe sur les relations entre les multiples organismes engagés dans la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial.