2. Redéfinir les engagements municipaux dans l’action portant sur le patrimoine

Les représentations renouvelées du patrimoine mondial, largement légitimées au sein de l’espace transnational de circulation par l’existence de l’Ovpm, engendrent une certaine « nécessité d’agir » au plan local tant sur le patrimoine en tant qu’objet savant que sur sa valorisation. Autrement dit, l’adhésion à l’Ovpm, comme les participations urbaines à l’espace transnational, implique de considérer le patrimoine mondial non seulement comme un label international, mais également de le saisir comme une catégorie du patrimoine. Nous avons déjà vu comment les équipes municipales lyonnaise et québécoise laissaient spontanément aux administrations étatiques les politiques de protection du patrimoine. Il nous faut maintenant réinterroger cette répartition des compétences à la suite des renouvellements dont les représentations locales du patrimoine mondial et, partant, du patrimoine tout court ont été l’objet. De fait, deux phénomènes, initiés au plan local par l’existence et les participations à l’Ovpm, nous semblent complémentaires et paraissent témoigner de la recherche, de la part d’acteurs locaux, d’une « reconnaissance par des acteurs puissants, légitimant une relative autonomie par rapport à ces mêmes acteurs » 1104 . Le premier a trait à la recherche et à la consolidation de partenariats et de collaborations avec des échelons gouvernementaux supérieurs et le second relève d’un investissement de l’espace transnational du patrimoine mondial par les municipalités, via l’Ovpm ou non.

Notes
1104.

Jouve (Bernard), Lefèvre (Christian), Métropoles ingouvernables, op. cit., p. 20.