Si l’Unesco est le garant de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, l’organisation n’est pas concernée, dans sa totalité, par sa mise en œuvre. Deux sections, celle de la Culture et celle des Sciences, sont mobilisées et représentent le volet administratif de l’Organisation. Les Etats sont eux présents à travers le comité du patrimoine mondial et le bureau du patrimoine mondial, instances politiques dans la mesure où elles décident des orientations stratégiques de la mise en œuvre de la Convention. Le découpage administratif de l’Unesco maintient longtemps cette mise en œuvre dans les mains des tenants du patrimoine culturel. Ce n’est que depuis 1992 que la Convention du patrimoine mondial et sa mise en œuvre relèvent, au sein de l’Unesco, du Centre du patrimoine mondial, certes intégré à la Section culture, mais fonctionnant de manière autonome. Il mobilise quotidiennement des agents de la section des Sciences, auparavant sollicités au cas par cas. Le « patrimoine mondial » est depuis lors une activité indépendante des autres programmes de l’Unesco. Le Centre du patrimoine mondial assure les tâches administratives (organisation des réunions, mise en œuvre des décisions, archivage, etc.), la coordination des études et des campagnes, les démarches pour obtenir des financements et l’assistance aux Etats parties. Les agents administratifs de l’Unesco n’ont pas un rôle de production d’expertise sur le patrimoine mondial. Ils diffusent les savoirs provenant de leurs partenaires et assurent le lien entre les organes politiques de l’organisation (comité et bureau du patrimoine mondial) et les membres des organismes associés. Le Comité du patrimoine mondial et le bureau du patrimoine mondial, composés l’un et l’autre d’élus, représentants des Etats parties à la Convention, sont responsables de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Ils décident et orientent les grandes stratégies développées par le secrétariat du patrimoine mondial.
Le Centre international d’étude pour la conservation et la restauration des biens culturels (Iccrom) participe également à la définition et à la diffusion de connaissance et d’expertise autour du patrimoine. L'Iccrom vise à améliorer la qualité de la conservation et à accroître la sensibilisation du public. Ses agents participent, sur les décisions des cent neufs Etats membres à ce jour, à la conservation du patrimoine culturel dans le monde à travers cinq domaines d'activité : la formation, l'information, la recherche, la coopération et la sensibilisation. La Convention du patrimoine mondial stipule que l’Iccrom donne un avis de spécialiste sur la conservation des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Il est également le « partenaire prioritaire en matière de formation pour les biens du patrimoine culturel » 1190 . Si le savoir et l’expertise de cet organisme relèvent du patrimoine culturel, sa dimension intergouvernementale accroît la légitimité des activités liées à la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial qu’il organise ou auxquelles il participe.
Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention, Unesco, 2004, p. 10.