b. La croissance démo-spatiale : des flux de déplacement urbains de plus en plus complexes sur des aires étendues, concentrés sur un nombre réduit d’axes

En un demi-siècle, l’Afrique subsaharienne a vu se créer de grandes concentrations urbaines, des agglomérations millionnaires, sous un double effet de croissance naturelle et de migration rurale. Les données démographiques, malgré des insuffisances statistiques, montrent que les grandes agglomérations subsahariennes, qui concentrent l’essentiel de l’hyperstructure et de l’appareil de production de leur pays, continuent de croître.

Outre la génération de nouveaux besoins en déplacements suite à l’augmentation de la population urbaine, cette croissance démo-spatiale a d’autres conséquences sur la mobilité urbaine. L’urbanisation subsaharienne, horizontale, se traduit par un fort étalement spatial, repoussant de plus en plus les frontières des villes et rallongeant les distances intra-urbaines. Surtout, le processus d’urbanisation subsaharienne est « non contrôlé » dans sa plus grande partie. Il se caractérise par un déséquilibre important entre des périphéries peuplées et sous-équipées et des noyaux anciens qui concentrent la majorité des activités et des services, accentuant ainsi l'allongement des distances de déplacement. De plus, le développement des infrastructures viaires a des difficultés à suivre le rythme imposé par la croissance démo-spatiale et l’augmentation des besoins de transport, ce qui conduit à une concentration des déplacements longue distance sur un nombre réduit d’axes de liaison centre/périphérie.