Conclusion du troisième chapitre :

Les STUM, grâce à un usage optimisé des véhicules de transport collectif, des infrastructures qui leur sont dédiées et des techniques utilisées pour les exploiter, constituent une réponse efficace aux axes à forte demande. Ils sont en mesure de fournir des débits horaires de l’ordre de dizaines de milliers de passagers par heure et par sens. Ils permettent des gains de temps significatifs pour leurs usagers par rapport à une offre de transport collectif ayant un souci moindre d’optimisation de ses composantes (véhicules de faible capacité, pas de séparation avec le reste du trafic, aucune mesure de priorité aux croisements…). Les STUM apportent également des réductions notables d’externalités négatives générées par les transports urbains. Le recours à des véhicules de grande taille et/ou à traction électrique limite notamment les émissions de polluants atmosphériques.

Outre la réponse à des axes à forte demande, les STUM sont plus adaptés à d’autres caractéristiques des demandes de déplacements dans les agglomérations de grande taille. L’extension urbaine se traduit par un allongement des distances et la multiplication des origines/destinations des déplacements urbains. A condition d’être conçu dans une logique de complémentarité avec les autres modes de transport collectif, le STUM hiérarchise et structure l’offre de transport collectif autour des liaisons qu’il assure. Il en va d’ailleurs de l’efficacité du STUM qu’il soit intégré avec les modes de transport collectif, au moins sur les liaisons qui sont desservies par l’aménagement.

Enfin, les STUM ont de réels potentiels de structuration urbaine. Par les gains de temps qu’ils procurent à leurs usagers, ils constituent d’importants leviers de l’accessibilité urbaine. De plus, les infrastructures de STUM sont en général physiquement et durablement inscrites dans l’espace urbain. Ils représentent ainsi un outil sur lequel peuvent se greffer des actions de planification urbaine, une aide susceptible d’accompagner utilement la croissance des grandes agglomérations.

Mais la concrétisation de ces apports repose sur des exigences organisationnelles très fortes. Plus qu’un simple outil technique (véhicule, infrastructure et mesures d’aide à l’exploitation), un STUM consiste surtout en une organisation des différents éléments qui le compose afin de maximiser le débit horaire proposé. Si l’approche globale et complémentaire entre les différents modes de transport passe par quelques aménagements physiques, elle se fait essentiellement par l’organisation et la réglementation de l’offre de transport urbain. Avant de nous pencher sur les enjeux organisationnels des STUM, il convient auparavant d’approfondir la réflexion sur le besoin d’un tel système dans les agglomérations subsahariennes.