b. Des sites naturels particulièrement contraints

Pour les trois agglomérations, les colons ont opté pour des sites naturels particulièrement contraints. Deux des agglomérations sont des presqu’îles et la troisième est coupée en deux par un fleuve et contenue par une mangrove.

Rares sont les villes aussi peu aidées que Conakry dans leur expansion par l’environnement physique (Figure 10). La ville est née sur une île reliée à la terre ferme par une bande de moins d’un kilomètre de largeur. Enserrée par l’océan et la mangrove, elle s’est étendue sur plus de 30 km ; sa plus grande largeur est de 5 à 6 km. De plus, en s’éloignant vers l’intérieur, le relief devient accidenté avec des pentes supérieures à 10 % dans certains endroits en périphérie. La partie continentale de Conakry – la ville comprend également l’archipel des îles de Loos – couvre une superficie de 113 km² .

Figure 10 : Conakry, une configuration tout en longueur
Figure 11 : La presqu’île du Cap Vert, site naturel de la région de Dakar

Source : Groupe SYSCOM

Le site de l’agglomération de Dakar est entièrement compris dans la presqu’île du Cap-Vert (Figure 11). L’interface entre le triangle formé par le territoire de la commune de Dakar et les autres communes de l’agglomération est large d’environ 5 km. La configuration spatiale impose un déplacement en arc de cercle, donc un parcours rallongé, pour joindre le Plateau au sud de la commune de Dakar à partir de Pikine et Rufisque. Si la région administrative de Dakar couvre 550 km² , l’aire de la continuité urbaine doit être bien moindre : en ne prenant en compte que les communes urbaines, elle devrait couvrir la moitié environ de cette surface.

Si Douala n’est pas une presqu’île, les limites naturelles de son site imposent également à son développement de fortes contraintes (Figure 12). Le fleuve Wouri et une importante mangrove ne lui permettent une extension que dans deux directions : vers l’est (sur la rive gauche) et en direction du nord-ouest (sur la rive droite). Dès l’origine, la ville s’est développée sur les deux rives d’un large estuaire. C’est au point le plus étroit de celui-ci qu’a été aménagé l’unique pont sur le fleuve ; la digue sur la rive gauche comprise, l’ouvrage fait pourtant une longueur d’environ 2 km. D’après E. Boupda , sur la base d’estimations antérieures (en 1982, la superficie a été évaluée à 65 km²), la superficie de la ville en 2000 était de 160 km².

Figure 12 : La ville de Douala, coupée par le fleuve et contenue par la Mangrove