1. Les paramètres de l’évaluation de la demande potentielle pour un système de transport urbain de masse

a. Les enquêtes PMU à Conakry et à Douala et l’enquête EMTSU à Dakar

L’enquête sur la Mobilité, les Transports et les Services Urbains (EMTSU) a été réalisée en 2000 par le bureau d’études SYSCOM pour le compte du Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD). Elle a concerné 2 301 ménages dakarois et portait sur leurs conditions de mobilité et d’accessibilité aux services urbains. Mais sur les 11 484 individus de 14 ans et plus recensés dans les ménages enquêtés, 2 826 individus n’ont pas été renseignés sur leurs caractéristiques socio-professionnelles et leurs mobilité de la veille. Le bureau d’études a procédé à un redressement grossier a posteriori qui présente des insuffisances pour notre démarche. Nous avons donc été amenés à proposer un redressement des fichiers avant leur exploitation dans le cadre de notre travail (Annexe 2).

Figure 21: Localisation des zones d’enquête PMU (numérotées de 1 à 30) à Conakry en fonction de l’éloignement au centre

Source : SITRASS

Figure 22 : Localisation des zones d’enquête PMU (numérotées de 1 à 30) à Douala en fonction de l’éloignement au centre

Source : SITRASS

Un redressement des données de l’enquête Pauvreté et Mobilité Urbaine (PMU) à Conakry et à Douala, plus que celles de l’EMTSU, s’est également avéré nécessaire (Annexe 2). D’une part, il s’agit de données brutes, d’autre part, leur production n’a pas visé une représentativité des caractéristiques socio-économiques des agglomérations concernées. L’enquête PMU, en 2003, a concerné 627 ménages à Conakry, 600 à Douala, habitant des zones «pauvres» de la ville . Les zones ont été sélectionnées de façon à couvrir différentes localisations au sein de leur agglomération (Figure 21, Figure 22). Si les données ont été recueillies en 2003, le redressement a été fait sur la base de l’année 2002. Les analyses prendront donc en compte l’année 2002 plutôt que celle de l’enquête. La faiblesse des échantillons et leur manque de représentativité affecte forcément la qualité du redressement ainsi que celle des analyses qui en découlent. Mais les estimations que nous en tirons sont suffisamment significatives et évocatrices de l’importance des flux de déplacements en transport collectif sur les liaisons centre/périphérie dans les deux agglomérations.

Il convient de noter une différence méthodologique entre les deux enquêtes que nous utilisons : alors que l’EMTSU ne touche que les individus de 14 ans et plus, PMU descend ce seuil en enquêtant les 11 ans et plus. Cette différence se traduit, bien que de façon légère, sur les flux et les caractéristiques des déplacements que nous tenterons de mettre en exergue dans les différentes agglomérations. Mais elle ne bouleverse pas véritablement les conclusions que nous en tirerons car les plus jeunes sont très peu utilisateurs des transports collectifs. La mobilité moyenne en transport collectif en semaine chez les enquêtés de moins de 14 ans est de 0,27 contre 0,94 chez les plus de 14 ans à Conakry et de 0,28 contre 1,25 chez les plus de 14 ans à Douala. Précisons également que nous ne nous intéressons qu’à la mobilité de semaine. C’est en jour ouvré de semaine plutôt qu’en week-end que se réalise le plus grand nombre de déplacements en transport collectif. Dans une logique de recherche de flux maxima, une telle approche n’en est que plus pertinente.