a. A Dakar en 2000

Pour identifier les principaux axes de liaisons centre/périphérie à Dakar, nous nous appuyons sur une étude de l’Agence Popesco-CDCI . Elle propose un découpage de l’agglomération en principales zones de dessertes à partir du centre ville (Figure 24) :

  • Zone 1 :Yoff / Ngor / Ouakam, au Nord-Ouest de la Ville de Dakar
  • Zone 2 :Grand Yoff / Patte d’Oie / Parcelles / Cambérène, dont l’axe principal de desserte est l’axe Nord-Sud Route des Niayes / Route du Grand Yoff
  • Zone 3 : HLM / Usine / Grand Dakar / Colobane, le même axe Nord-Sud de desserte que la zone précédante mais plus proche du centre
  • Zone 4 : Guédiawaye, d’après l’étude, cette desserte peut se faire soit par l’axe Nord-Sud, soit en transitant par Pikine
  • Zones 5 et 6 : respectivementPikine et Rufisque, leur desserte se fait par l’autoroute ou l’ancienne Route de Rufisque.

A partir de ce zonage, nous avons procédé à un regroupement des Zones de mobilité de l’enquête EMTSU (Annexe 2). La Figure 24 présente les principales zones de desserte du centre de Dakar (Plateau et Médina) ainsi que les axes de ces dessertes (Ouest, Nord-Sud et Pikine-Rufisque). Ces axes se recoupent d’ailleurs avec les infrastructures viaires principales de l’agglomération (cf. Figure 19). Contrairement à l’étude de l’Agence Popesco-CDCI, nous avons décidé d’inclure Colobane dans ce que nous considérons comme le centre de Dakar, faisant ainsi de la Rocade Fann – Bel-Air, une frontière de Dakar-centre. En effet, la nature de sa trame urbaine comme le découpage administratif la rapprochent plus de la Zone de mobilité de Médina que de celle de Grand Dakar. Cette hypothèse ne bouleverse pas vraiment les résultats de nos calculs compte tenu de la faiblesse des flux entre cette zone et le reste de la ville (160 000 déplacements en jour ouvré de semaine contre plus de quatre millions pour l’ensemble de l’agglomération).

Figure 24 : Principaux axes de desserte en transport collectif du centre de Dakar d’après le découpage en zones de mobilité de l’enquête EMTSU

Nous évaluons la demande horaire potentielle pour un STUM en calculant le nombre de déplacements effectués en transport collectif sur les axes identifiés par l’étude de l’Agence Popesco-CDCI que. Pour une plus grande finesse de notre analyse, nous segmentons les axes en tronçons selon le découpage proposé par les Zones de mobilité de l’EMTSU. Ce mode de calcul ne prend pas en compte les déplacements réalisés à l’intérieur de chaque découpage (déplacements intra-zones ou entre deux zones de mobilité associées par le découpage) : par exemple, sur la Figure 26 (page 139) schématisant l’axe Nord-Sud, les déplacements internes aux deux Zones de mobilité de Grand-Dakar ou entre elles sont exclus de nos estimations. Compte tenu de leur faible distance, ils constituent cependant une quantité négligeable dans la demande potentielle pour un STUM. D’ailleurs, les tronçons sur lesquels nous travaillons représentent la moitié des déplacements effectués en transport collectif en semaine dans l’agglomération dakaroise et 70 % des déplacements qui y sont effectués en semaine, le sont en transport collectif.

Les déplacements effectués sur les différents tronçons de l’axe Ouest sont pour deux tiers réalisés en transport collectif en jour moyen ouvré de semaine, ce qui peut constituer un bon indicateur de la pertinence du découpage en tronçons de cet axe. Bien qu’ils représentent un dixième des déplacements en transport collectif de l’agglomération de Dakar, un jour ouvré de semaine (soit à peu près 100 000 déplacements), nous n'obtenons sur aucun des tronçons un débit horaire par sens atteignant les 10 000 déplacements (Figure 25).

Figure 25 : Débits horaires maxima estimés le long de l’axe Ouest de Dakar

Lecture du tableau (deuxième ligne) : nombre de déplacements en transport collectif entre Ouakam et Ngor sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations minimales – nombre de déplacements en transport collectif entre Ouakam et Ngor sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations maximales

Deux tiers des échanges de l’axe Nord-Sud entre les différentes zones de notre découpage s’effectuent, un jour ouvré de semaine, en transport collectif. Notre découpage en tronçons de l’axe Nord-Sud de desserte du centre est plus fin que celui proposé par l'étude de l'Agence Popesco-CDCI . Nous avons affiné ce dernier en nous appuyant notamment sur la carte des infrastructures de Dakar (cf. Figure 19). Plusieurs hypothèses ont été prises. Celles donnant les plus forts débits horaires pour l’axe Nord-Sud ont été obtenus sous l'hypothèse que le trafic total de Guédiawaye en direction de Dakar emprunte cet axe. Celles qui aboutissent aux volumes les plus faibles excluent ce trafic de l’axe Nord-Sud et le font transiter par l’axe Pikine-Rufisque.

Les déplacements que nous avons pris en compte sur l’axe Nord-Sud constituent jusqu’à un quart de l’ensemble des déplacements en transport collectif en semaine de l’agglomération, soit 240 000 déplacements. Les débits horaires maxima sont les plus élevés entre Grand-Dakar et Pattes d’Oie (Figure 26) : la borne inférieure atteint parfois 10 000 déplacements par heure et par sens, seuil que les débits horaires dépassent largement sous hypothèses maximales aux heures les plus chargées. Le tronçon d'accès au Centre et celui sortant des Parcelles Assainies présentent également des débits horaires de l'ordre de 10 000 déplacements par sens à certaines heures. Nous pouvons voir sur la Figure 27 que l’axe Nord-Sud connaît un trafic très fortement pendulaire. Les pointes du matin (7h à 9h) sont obtenues sur le trafic en direction du centre et celles du soir (17h à 19h) sur le trafic sortant.

Figure 26 : Débits horaires maxima estimés le long de l’axe Nord-Sud de Dakar

Lecture du tableau (deuxième ligne) : nombre de déplacements en transport collectif entre Parcelles Assainies et Guédiawaye sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations minimales – nombre de déplacements en transport collectif entre Parcelles Assainies et Guédiawaye sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations maximales

Si nous n'avons pas touché au zonage de l'étude de l'Agence Popesco-CDCI pour la desserte de l’axe Pikine-Rufisque, nous l'avons enrichi d'hypothèses pour l’estimation des flux de déplacement. Rufisque désigne en fait l'ensemble Rufisque/Bargny/Sébikhotane/Zone Rurale du découpage de l'EMTSU. Bien qu'elle englobe à peu près la moitié de la région de l'enquête, cette délimitation semble pertinente pour la desserte du centre : la seule infrastructure digne de ce nom permettant cette desserte est l'autoroute qui longe le littoral sud de la Région (Figure 19). D'ailleurs l'étude de l'Agence Popesco-CDCI constate que c'est par là que se font les dessertes de la zone dite « Rufisque » ainsi que la desserte de Pikine. C'est fort de ce constat que nous avons estimé le débit horaire maximum du trafic Rufisque + Pikine en direction de tout l'ensemble de la commune de Dakar. Nous avons également travaillé, dans certains cas, comme nous le faisions remarquer plus haut, avec l'hypothèse que le trafic de Guédiawaye en direction du centre transite entièrement par Pikine. Enfin, l'existence de l'Autoroute nous a fait envisager que le trafic de Pikine/Rufisque/Guédiawaye en direction du centre de Dakar ne transite pas par les autres zones de Dakar. Nous proposons également une estimation des débits horaires des échanges entre la commune de Dakar dans son ensemble et les communes de banlieue (tronçon Tout Dakar - Pikine).

Trois quarts des échanges entre les zones ainsi définies s’effectuent en transport collectif. L’ensemble des déplacements concernés par cet axe représente 30 % de tous ceux réalisés en semaine en transport collectif à Dakar, soit environ 300 000 déplacements. Nous obtenons des débits horaires par sens maxima de l'ordre de 10 000 déplacements entre Pikine et le Centre de Dakar et entre Pikine et l'ensemble de la ville de Dakar (Figure 28). Ces débits sont enregistrés entre 7h et 8h en direction du centre et 17h et 18h à partir du Centre (Figure 29).

Figure 27 : Débits horaires sur les différents tronçons de l’axe Nord-Sud à Dakar, estimations minimales et maximales
Figure 28 : Débits horaires maxima estimés le long de l’axe Pikine-Rufisque de Dakar en fonction des différents hypothèses

Lecture du tableau (deuxième ligne) : nombre de déplacements en transport collectif entre le Centre et Pikine sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations minimales – nombre de déplacements en transport collectif entre le Centre et Pikine sur l’heure la plus chargée et le sens le plus chargé selon les estimations maximales

Figure 29 : Débits horaires sur les différents tronçons de l’axe Pikine-Rufisque à Dakar, estimations minimales et maximales