c. A Douala en 2002

Compte tenu du schéma du réseau de voirie primaire et des barrières qui ceinturent le centre ville de Douala, son accès se fait principalement par trois axes (Figure 34) :

Bien entendu, chaque axe ne constitue pas la liaison exclusive d’une zone : tous les habitants de Bépanda n’empruntent pas forcément l’axe Nord pour se rendre à New-Bell, dans le Centre. Nous travaillons avec des hypothèses qui simplifient grandement la réalité des flux de déplacements urbains doualais. Elles se veulent cependant suffisamment représentatives de cette réalité. C’est ainsi que les déplacements entre Nylon et le Centre sont affectés à la fois sur les axes Est et Sud parce qu’en réalité, selon les embouteillages et la disponibilité de l’offre en transport collectif, elles se font par l’Axe lourd au sud ou le Boulevard des Nations Unies («Terminus») plus au nord.

En plus de la desserte du centre, nous considérons les échanges entre les deux rives qui transitent par l’unique pont sur le fleuve. Les estimations de débits horaires se font donc sur un tronçon unique des liaisons Centre/Périphérie et rive gauche/rive droite du Wouri. La faiblesse des données récoltées par l’enquête PMU nous limite au niveau de la finesse de notre découpage. En même temps, le fait de s’intéresser aux seuls échanges Centre/Périphérie et rive gauche/rive droite permet une meilleure prise en compte des déplacements « longs » plutôt que ceux de « proximité ». Mais existe-t-il vraiment des déplacements que l’on peut qualifier de « proximité » qui soient réalisés en transport collectif dans un contexte de grande faiblesse de ressources ?

Figure 34 : Les principaux axes de dessertes du Centre de l’agglomération de Douala

En transport collectif, c’est un flux de plus de 60 000 déplacements quotidiens en semaine qui traverse le Wouri 37 . Cela représente trois déplacements sur quatre effectués entre les deux rives (2 % seulement à pied). La moitié de ces déplacements concerne des liaisons entre Bonabéri et le Centre (et qui vont donc se retrouver dans les estimations de l’axe Nord), 40 %, des liaisons Bonabéri/1ère Périphérie, et 10 %, des liaisons Bonabéri/2ème Périphérie. Les estimations de débit horaire restent très inférieures à 10 000 déplacements par heure et par sens, que ce soit à l’heure de pointe du matin (7h, en partant de Bonabéri) ou du soir (17h, entrant à Bonabéri) (Tableau 25). Tous les déplacements nécessitant une durée supérieure à 30 minutes, les résultats sont les mêmes selon que l’on considère les seuls déplacements d’au moins d’une demi-heure ou non.

Tableau 25 : Débits horaires maxima sur le trafic entre les deux rives du fleuve à Douala sous différentes hypothèses
Redressement Déplacements HPM HPS
Redressement selon
la localisation du ménage
Tous TC 5 388 4 183
TC ≥ 30 min. 5 388 4 183
Redressement selon la localisation
et le niveau de revenu du ménage
Tous TC 5 238 4 739
TC ≥ 30 min. 5 238 4 739
Minimum   5 238 4 183
Maximum   5 388 4 739

L’ensemble des flux en transport collectif considérés pour l’axe Nord de la desserte du Centre représente un peu plus de 230 000 déplacements par jour ouvré de semaine. Trois quarts de ces déplacements concernent des échanges entre le Centre et la 1ère Périphérie, le reste se répartissant entre les liaisons Centre/2ème Périphérie et Centre/Bonabéri.

Comme nous pouvons le voir sur la Figure 35, l’importance des déplacements de moins d’une demi-heure se traduit ici par des écarts entre les estimations de débits horaires maxima, notamment à l’heure de pointe du matin (7h). Toutefois, pour cette pointe, quelles que soient les hypothèses, nous avons des estimations de l’ordre de ou dépassant la dizaine de milliers de passagers par heure en direction du centre (

Tableau 26). La pointe du soir (17h) présente des débits horaires maxima bien plus faibles mais compris dans l’intervalle 7 500-12 000 passagers par heure, dans le sens Centre/périphérie. Notons qu’avec le second redressement (selon la localisation et le niveau de revenu des ménages), nous obtenons un pic de déplacements à 12h dans le sens Centre/périphérie présentant un débit horaire de 10 710 ou 13 094 passagers par heure (respectivement selon que nous ne prenons en compte que les déplacements en transport collectif d’au moins une demi-heure ou non).

Les flux considérés pour les estimations sur l’axe Est de desserte du Centre en transport collectif sont de l’ordre des 260 000 déplacements par jour ouvré de semaine. Neuf fois sur dix, il s’agit d’échanges Centre/1ère Périphérie, le reste constituant des liaisons Centre/2ème Périphérie.

L’axe Est compte également un grand nombre de déplacements en transport collectif de courte durée (moins de 30 minutes). Cependant, les débits horaires maxima des déplacements d’une durée supérieure ou égale à 30 minutes sont estimés supérieurs aux 10 000 déplacements par heure que ce soit à l’heure de pointe du matin (dans le sens Périphérie/Centre) ou du soir (dans le sens Centre/Périphérie) (Tableau 27). Notons sur la Figure 36 que si l’heure de pointe du matin reste fixe (7h) selon que les calculs s’effectuent ou non sur les seuls déplacements d’au moins une demi-heure, celle du soir varie (respectivement 18h et 17h). Cela peut s’expliquer par un changement des conditions de circulation : après 17h, la durée des déplacements s’allonge à cause des embouteillages.

Figure 35 : Estimation des débits horaires sur l’axe Nord des liaisons Centre/périphérie à Douala
Tableau 26 : Débits horaires maxima sur l’axe Nord à Douala sous différentes hypothèses
Redressement Déplacements HPM HPS
Redressement selon
la localisation du ménage
Tous TC 28 458 11 918
TC ≥ 30 min. 9 715 8 424
Redressement selon la localisation
et le niveau de revenu du ménage
Tous TC 32 618 12 094
TC ≥ 30 min. 12 827 7 649
Minimum   9 715 7 649
Maximum   32 618 12 094
Tableau 27 : Débits horaires maxima sur l’axe Est à Douala sous différentes hypothèses
Redressement Déplacements HPM HPS
Redressement selon
la localisation du ménage
Tous TC 25 647 17 059
TC ≥ 30 min. 17 907 11 701
Redressement selon la localisation
et le niveau de revenu du ménage
Tous TC 39 072 21 162
TC ≥ 30 min. 29 900 19 211
Minimum   17 907 11 701
Maximum   39 072 21 162

Les hypothèses de calcul pour l’axe Sud nous font prendre en compte un peu moins de 170 000 déplacements en transport collectif par jour ouvré de semaine. Les trois quarts de ces déplacements sont des échanges Centre/1ère Périphérie, le quart restant constituant des échanges Centre/2ème Périphérie.

Même en enlevant les déplacements d’une durée inférieure à 30 minutes, les déplacements en transport collectif, en semaine, sur cet axe de desserte du Centre présentent des pics horaires très importants et largement supérieurs à 10 000 déplacements par heure et par sens (Tableau 28). Sur la Figure 37, nous pouvons voir que la pointe du matin (7h) est constatée dans le sens périphérie/Centre et celle du soir (18h) dans le sens inverse.

Figure 36 : Estimation des débits horaires sur l’axe Est des liaisons Centre/périphérie à Douala
Tableau 28 : Débits horaires maxima sur l’axe Sud à Douala sous différentes hypothèses
Redressement Déplacements HPM HPS
Redressement selon
la localisation du ménage
Tous TC 19 772 14 955
TC ≥ 30 min. 16 957 12 412
Redressement selon la localisation
et le niveau de revenu du ménage
Tous TC 32 014 16 659
TC ≥ 30 min. 26 643 13 916
Minimum   16 957 12 412
Maximum   32 014 16 659
Figure 37 : Estimation des débits horaires sur l’axe Sud des liaisons Centre/périphérie à Douala
Notes
37.

Cette estimation des flux de déplacements en transports collectifs entre les deux rives du fleuve en 2002 est très éloignée des 90 000 estimés lors de l’étude des conditions de traversée du Wouri, deux ans plus tard (Annexe 1). Nous pensons que cet écart provient de la sous-estimation de la population de Bonabéri par l’enquête CAVIE qui a servie de base de redressement des données de l’enquête PMU. Mais s’appuyer sur la base de 90 000 déplacements en transport collectif entre les deux rives du fleuve n’infirmerait pas la conclusion sur le fait qu’on est en-dessous de 10 000 déplacements par heure et par sens.