II. Le financement public de la construction d’un site propre intégral pour autobus, une condition nécessaire et envisageable en Afrique subsaharienne

Nous tentons ici de cerner les capacités de financement de la construction d’un site propre intégral pour autobus dans les grandes agglomérations subsahariennes. Mais cela nous renvoie à nous interroger d’abord sur l’origine d’un tel financement : public, privé ? La nature de l’investissement, les enseignements que l’on peut tirer des aménagements de STUM en Amérique latine et en Asie, le poids financier qu’il représente, tout comme le contexte politique et économique de l’Afrique subsaharienne, militent en faveur d’un financement public. Dès lors, comment évaluer la capacité des collectivités publiques subsahariennes à supporter les coûts de construction d’un site propre intégral pour autobus ? On peut être tenté d’utiliser les agglomérations latino-américaines qui ont expérimenté l’aménagement comme référent. Grossièrement, cela pourrait consister à comparer les niveaux de richesse de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine. Mais une approche plus pertinente serait de voir si les agglomérations subsahariennes sont, ou ont déjà été, à travers les collectivités locales et nationales, en mesure d’engager des investissements publics d’un niveau au moins équivalent à ce qu’exigerait la construction d’un site propre intégral pour autobus. Si c’est effectivement le cas, les ressources proviennent en grande partie de dons et d’emprunts extérieurs, ce qui ne va pas sans conséquences néfastes sur la viabilité de l’aménagement et sur les économies locales.