Conclusion du cinquième chapitre :

Il est souvent question de réutilisation des anciennes voies ferroviaires dans les agglomérations subsahariennes pour faire du transport urbain. L’existence d’emprises ne doit pas masquer les difficultés de les convertir en un STUM à l’échelle de l’agglomération. La mise en place d’un transport de grande capacité nécessiterait d’importants investissements pour la remise en état d’équipements datant pour certains de la période pré-coloniale, leur isolement du reste du trafic et la sécurisation des emprises et des croisements. Les emprises ne coïncidant pas forcément avec les axes à forte demande, il faudrait parfois envisager des moyens supplémentaires pour acheminer les usagers et/ou développer une demande le long de son site. Les aménagements ferroviaires lourds sont exclus dans un contexte de faiblesse de ressources collectives et individuelles. Les ASPI constituent le système de transport de masse le moins coûteux à aménager. Les plus grandes simplicité et flexibilité de son exploitation lui confèrent également des avantages traduisibles en termes financiers.

Malgré son avantage financier par rapport aux autres technologies, les ASPI représentent encore des systèmes très coûteux pour les agglomérations subsahariennes aux besoins bien nombreux. « Dans le domaine des transports comme dans beaucoup d’autres, la contradiction du sous-développement tient au contraste entre, d’une part, l’ampleur des besoins d’infrastructures et de croissance de l’offre et, d’autre part, la faiblesse des capacités de financement » . Mais la crise actuelle des transports urbains ira en s’aggravant avec la croissance des villes si rien n’est entrepris sur le plan de l’offre. Pour éviter d’enrayer leurs appareils de production pour l’essentiel localisés dans les principales agglomérations, les pays d’Afrique subsaharienne seront amenés à consacrer d’importantes ressources à la mobilité urbaine. Les ASPI constituent la solution la moins coûteuse sur un plan purement financier. De précédentes analyses (Chapitre 3) nous ont également montré que les ASPI, à l’instar des autres système de transport de masse, peuvent contribuer à réduire les externalités négatives générées par les transports urbains, ce qui se traduirait par des gains de productivité et des coûts de nuisances moindres pour la collectivité.

Mais, bien entendu, la question de l’accessibilité financière d’un STUM aux agglomérations subsahariennes ne saurait se limiter à la seule analyse de la construction des infrastructures. Il faut encore que ces systèmes puissent être exploités en cohérence avec l’ensemble de l’offre de transport urbain.