Entre la dégradation de l’offre de transport dans le cas d’un monopole public et les insuffisances et les nuisances provoquées par une dérégulation totale de l’activité, l’Amérique latine a su inventer un nouveau modèle de réglementation des transports urbains. A. Estache et A. Gomez-Lobo en présentent les quatre grandes composantes :
Cette nouvelle réglementation se veut un correctif au désordre introduit pas une dérégulation totale des transports urbains. Mais si le monopole accordé aux opérateurs facilite l’intégration du système et la qualité de service, il affecte la recherche d’une meilleure productivité en éliminant la concurrence dans le marché. La réglementation introduit de nouveaux modes de concurrence pour le marché ou bien entre les différents opérateurs du marché. A Curitiba, c’est la dernière option qui a été privilégiée : la réglementation allie contrôle strict des coûts de production et benchmarking (démarche consistant à comparer les performances des différents opérateurs afin de retenir les pratiques du plus efficient). A Bogota, la concurrence se fait pour le marché : l’appel d’offre retient le mieux disant à même de satisfaire les exigences de service. Les risques commerciaux, notamment quant au niveau de la demande attendue, sont alors pour les opérateurs.
Guerra del centavo, en espagnol, sans doute par dérision par rapport aux faibles gains que les conducteurs tirent de chaque passager.