b. La tarification permettant un accès au plus grand nombre, une question à approfondir

La tarification de l’ASPI sera-t-elle plus ou moins élevée que celle pratiquée par les artisans actuels ? L’approche globale privilégiée par notre démarche ne vise pas des comparaisons chiffrées à partir d’une étude de cas précis. Elle donne cependant des éléments de réponse à cette question, éléments qui mériteraient, certes, d’être approfondis. Des comparaisons effectuées dans le contexte subsaharien montrent que les autobus, grâce à leur grande capacité, ont un coût d’exploitation par place kilomètre offerte plus faible que les artisans. Leur circulation sur site propre intégral présente également deux avantages en termes de moindre coût d’exploitation : l’amélioration de la vitesse commerciale augmente le taux de roulement des véhicules, donc leur productivité ; l’aménagement des sites propres sur les axes à forte demande contribue à améliorer le taux de remplissage des véhicules.

Mais, dans un objectif de mise en place d’un ASPI avec une tarification « garantissant son accès au plus grand nombre », les prix pratiqués par les artisans peuvent-ils vraiment servir de référents ? Ils sont discriminatoires pour le plus grand nombre. De fait, la question renvoie au niveau de tarification autorisé par les mesures d’accompagnement que nous préconisons pour un aménagement d’ASPI en Afrique subsaharienne. La définition de ce niveau se fera sans doute en fonction du contexte propre à chaque agglomération. De même, on peut s’interroger sur la mise en œuvre concrète de cette tarification. Devra-t-elle être la même dans toute l’aire urbaine concernée ou bien différente selon la distance du déplacement, la desserte ou encore selon l’opérateur ? Là aussi, le contexte propre à chaque agglomération pèsera en faveur de certaines mesures plutôt que d’autres.