2.2. Le « castrum » antique et son enceinte

2.2.1. Le site

Situation

Au centre de ce terroir, sur la rive droite, le castrum lui-même se reconnaît donc, en partie méridionale du Tournus actuel, dans le quartier qui entoure l’église médiévale Sainte-Marie « du Châtel », aujourd’hui Sainte-Marie-Madeleine (ill. 11 à 14, et 4 à 8).

Juché sur une éminence qui domine la Saône, là où la voie d’Agrippa se rapproche le plus de la rivière, il contrôle probablement un de ses principaux gués (celui-là même, qui débouche en rive gauche au lieu-dit « Saint-Jean d’Angély »), et se trouve à l’intersection d’un itinéraire est-ouest fort ancien (lequel visait probablement, à cet endroit, le même gué). Ce faisant, il domine également le débouché du ruisseau de la Gelaine, dit aussi « des Sept-Fontaines, dont le vallon abritait en amont une agglomération laténienne. Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il prenne le relais, à cet endroit encore, d’une occupation gauloise.

Aussi, sans qu’on puisse parler d’un lieu proprement stratégique, on peut penser qu’une telle configuration a guidé favorablement le choix du site. Au reste, une agglomération ouverte, même modeste - simple concentration d’habitat sur un carrefour et au-dessus de la rivière - a pu précéder la fortification mentionnée dans l’Antiquité tardive : c’est peut-être elle que désignent les premiers itinéraires. Les traces d’un habitat du Haut Empire, certes ténues, mais clairement antérieures à la construction du rempart, que nous avons mises en évidence au n° 15, place du Petit-Jour, dans la partie sud-est du site, en seraient l’illustration (cf. infra, 2.2.2., Les vestiges...).