En dernier lieu, l’abbaye elle-même, en tant qu’ensemble bâti, reste la grande absente de tous ces textes. En dehors d’une présentation idyllique du site, tel qu’il était censé être à l’arrivée des reliques au IXe s., dans la Vita sancti Valerianni, rédigée sans doute vers 1120 - 1140269, la première description de l’ensemble claustral date de 1562. Auparavant, les allusions au cadre de vie des moines se limitent à quelques mentions évasives. Il faut donc, une fois encore, se reporter aux prescriptions de la Règle et à la tradition monastique, pour en saisir la portée, ou supposer ce qui manque.
« A turba namque hominum locum cernunt esse remotum, densae silvae apparent continuae, prata praeter Araris flumen virentia, aquae piscosae juxta sedem ecclesiae, rivuli currentes, molendi volventes » (« Et de fait, ils voient que ce lieu est à l’écart de la cohue des hommes, que des forêts denses apparaissent continues, que des prés verdoyants longent la Saône, que des eaux poissonneuses coulent à proximité du site de l’église, que des ruisseaux courent, que des moulins tournent ») Translatio sancti Valeriani : chap. 9, p. 233. Sur la datation de ce texte vers 1120-1140, et son origine vraisemblable à Tournus même, cf. IOGNA-PRAT 1995.