B. La puissance abbatiale XIIe - Milieu du XIIIe s.

Au XIIe s. incontestablement, l’abbaye atteint le sommet de sa puissance ; la nouvelle consécration de l’église par le pape en 1120, puis l’obtention de l’exemption en 1121, fournissent de bons repères en ce sens. Cent ans après l’abbé Ardain, une nouvelle grande campagne monumentale affecte le monastère, en gros des années 1115 / 1120 jusqu’au milieu du siècle. L’abbatiale et le carré claustral sont repris par pans entiers, et il n’est pas jusqu’à la chapelle Saint-Laurent qui ne soit restaurée. Le hasard des conservations ou des découvertes, fait aussi qu’on peut s’intéresser à de nouveaux secteurs à l’extérieur du cloître, proches de l’enceinte. Après 1160, les difficultés des moines nous sont déjà connues. Pourtant, la mise en décor se poursuit. Mais le second quart et le milieu du XIIIe s. font montre d’une nouvelle vigueur, avec des reprises affectant presque tous les bâtiments, y compris le long de l’enceinte. En même temps, c’est dans cette période d’un siècle et demi, qu’on touche au plus près la quotidienneté de la vie du monastère : essentiellement par notre fouille de la nouvelle cuisine, dont on suit l’occupation sur plusieurs siècles.

Du tableau qui s’esquisse, découlent naturellement les trois moments qu’il nous faut étudier successivement. Les années 1115 - 1160 environ, sont les plus généreuses en données archéologiques : c’est le gros morceau de notre enquête. A contrario, la fin du XIIe s. peut paraître moins active : mais on ne doit pas négliger son apport sur le plan artistique, ne serait-ce que par la mosaïque dégagée récemment dans le sanctuaire de l’abbatiale. Enfin, le début du XIIIe s. clôt cet ensemble par un renouvellement des constructions, dont l’ampleur réelle n’a guère été prise en compte jusqu’à présent.