5. Conclusion

Prospérité. Telle est l’impression qui se dégage à l’examen des vestiges de la première moitié et du milieu du XIIe s. On est frappé par l’ampleur des travaux de restauration. Des édifices que nous connaissions jusqu’à présent, seule l’aile orientale du cloître semble échapper à ce vaste mouvement - mais elle est toute neuve, à peine achevée vers 1100 (encore n’en savons-nous rien pour sa partie sud, aujourd’hui disparue).

Nous avons précisé la chronologie des parties orientales et des clochers de l’église abbatiale. Mais nous nous sommes attardés sur la nouvelle aile méridionale du cloître, occupée essentiellement par le grand réfectoire, précédé d’une cuisine monumentale à l’ouest, et flanqué d’une tour à la jonction du dortoir, que nous avons attribuée à l’abbé. Cet ensemble a été reconstruit lentement, en même temps que progressaient les travaux de l’église et les reprises de l’aile occidentale : probablement par enveloppement préalable, une fois encore, d’un bâtiment du XIe s., maintenu en fonction le plus longtemps possible. Dans toute cette vaste campagne, on reconnaît des qualités de rigueur technique, fonctionnelle et esthétique, qui témoignent de la maîtrise désormais acquise, mais aussi des ambitions des maîtres d’œuvre.

Mais pour la première fois aussi, à côté de la cuisine et de ses niveaux d’occupation révélés par la fouille, s’esquisse un tableau plus vivant de la cour d’entrée du monastère, ou quelques éléments rencontrés en fouille suggérent un système rationnel de distribution et d’évacuation des eaux.

Il reste qu’aucune de ces réalisations, combien même elles témoignent de la vigueur de la communauté monastique, ne remet en cause les cadres tracés au XIe s.