4. Conclusion

Il fallait rendre sa juste place au XIIIe s. à Saint-Philibert. A notre connaissance, l’importance, sur tout le site, des reprises ou constructions de cette époque, n’avait guère été mesurée - la plupart des auteurs se bornant à pointer telle réalisation, souvent comme réfection d’un état antérieur : on signalait la grande baie du bras nord du transept, ou la restauration du chapitre en style gothique. En vérité se dessinent des travaux d’envergure, qui touchent toutes les parties du monastère (cf. ill. 226). Visiblement, les religieux ont encore les moyens de leurs ambitions.

L’abbé Bérard (1223-1245) a lui-même revendiqué la restauration du cloître et du chapitre, entreprise en 1239 ; nous l’avons mise en relation avec la verrière du transept et les portails latéraux de la grande église. Peut-être, l’incendie qui l’a suscitée a-t-il gagné la charpente du cellier, désormais voûté. Mais au décor de style gothique des ouvertures et voûtes d’ogives de l’abbatiale, du cloître et du chapitre, bien caractéristique de son époque, répondent aussi les nouveaux programmes peints, attestés dans tous ces espaces, et jusque à l’intérieur de Saint-Laurent.

Enfin, avec la reprise des remparts, flanqués dans le même temps, d’un grand édifice en léger débord vers l’extérieur, la surface de l’enclos augmente un peu vers l’ouest, tandis qu’une grande porte d’entrée à deux tours est élevée juste en face de l’église. La courtine est de bonne hauteur, percée d’archères en partie supérieure, desservies de l’intérieur par un chemin de ronde, et sans doute précédée de fossés ; l’ensemble affirme avec ostentation l’autorité du monastère.