Quelques temps plus tard, la troisième travée du collatéral nord de l’église est percée d’un grand arc brisé qui donne accès à une chapelle nouvelle, adossée à l’extérieur cette fois-ci, de 5,50 m de large, sur plus de 6,50 m de long dans-œuvre (ill. 247). Son extrémité orientale est aujourd’hui tronquée par l’ajout de deux autres chapelles au XVe s. (cf. ill. 46).
A l’intérieur, elle est couverte d’une voûte sur croisée d’ogives, à profil simple chanfreiné. La clef de voûte est décorée d’une tête barbue entourée de rosettes, et les retombées descendent bas dans les angles à l’ouest, portées par des culots sculptés de têtes humaines. Cette chapelle dédiée à saint Georges prend jour au nord, par une grande fenêtre à double ébrasement prononcé, à remplages à deux formes en haut desquelles s’insère un trilobe en arcs brisés, sommés d’un oculus tréflé. Des peintures couvrent l’intrados de l’arc d’entrée et les pans de mur en retour, ainsi que le mur occidental : on y reconnaît une succession d’apôtres superposés, chacun sous une arcature trilobée, dans l’intrados de l’arc, avec saint Georges et saint Michel sur les retours, et surtout un grand Jugement Dernier à l’ouest746.
De l’extérieur (ill. 248), les parements se révèlent constitués d’un petit appareil très irrégulier, assemblé à joints épais, incorporant des moellons d’un calcaire oolithique roux (à entroques), tout à fait caractéristique. L’encadrement de la fenêtre, souligné d’un large chanfrein sur tout son pourtour, est monté de pierres de taille ; mais les claveaux de l’arc brisé, extradossés, allongés et très peu profonds, y sont posés sur chant. Deux contreforts croisés flanquent l’angle nord-ouest, sommés d’un glacis. Ils sont appareillés de grandes pierres de taille de calcaire roux ou rose vif (« pierre de Préty ») assemblées à joints très fins, en partie desquamées en surface, mais parfois peut-être sciées (cf. infra, annexe «Evolution des modes de construction»). Une plinthe court à la base des murs et contreforts, sommée d’un appui taluté de grandes pierres grises, parfois grossièrement brochées.
Cf. CAFFIN 1994, p. 657-659.