Nous avons déjà dû évoquer à plusieurs reprises la division du cellier en deux niveaux (cf. ill. 60, et 186) : les caves actuelles, on l’a vu, ont surcreusé d’1,50 m environ le sol initial, et on a repris en sous-œuvre deux nefs voûtées en cintre surbaissé, reçues au milieu par une file de piliers maçonnés quadrangulaires, reliés par de grands arcs surbaissés. Une série de larges soupiraux est ménagée de part et d’autre pour éclairer cet espace. Comme C. Dard l’a remarqué le premier805, les murs latéraux de ces caves ont été appliqués en surépaisseur contre les fondations du vieux cellier, de sorte que leur plan s’inscrit désormais à l’intérieur de celui de l’étage (cf. ill. 60). Les deux portails actuels au milieu de la façade ouest, celui des caves et celui de la salle supérieure du cellier, ont été ménagés à cette époque, à peine décalés par rapport aux ouvertures anciennes ; quelques marches de pierre descendent au premier, et il reste actuellement des traces de l’emmarchement, maçonné en partie au moins, qui portait au second. Les voussures du portail inférieur et l’appareil soigné des arcs surbaissés et des piliers datent ces travaux du XVIe s.
Ajoutons que la voûte de l’étage a été consolidée, sans réfection importante, lors des restaurations des années 1950-60.
Le petit escalier, aujourd’hui bouché des deux côtés, mais encore visible à l’intérieur du mur par une lucarne depuis les caves, qui les relie à l’ancien parloir (on reconnaît les vestiges de sa porte au ras du sol, dans l’angle sud-ouest du parloir, cf. ill. 60), date-t-il de l’origine de cette transformations, ou a-t-il été ménagé par la suite, pour donner accès à une pièce seulement ? Car l’ancien parloir s’est vu diviser en 1724 en six caves ou loges destinées aux demi-chanoines, qui habitaient les maisons bâties dans l’ancien cloître (les cloisons ont été démolies lors des restaurations de Questel, en 1843)806.
Enfin, les constructions qui s’appuient contre l’aile occidentale, de part et d’autre du porche à arcatures et piliers cylindriques protègeant l’accès au cellier, sont l’œuvre du XVIIIe s. (peut-être en partie déjà du XVIIe : cf. ill. 2). Coincé entre ces maisons et l’église, le petit bâtiment adossé à la façade de l’ancien parloir, comprenant au rez-de-chaussée le vestibule par lequel on entre aujourd’hui dans l’abbatiale, est connu en 1843 comme logement du sonneur (cf. ill. 60). Il est surmonté d’un comble habitable, accessible par un escalier en colimaçon qui obstrue l’ancienne porte d’angle du parloir - et donne accès de nos jours, à la chapelle haute de l’avant-nef, par une porte percée lors des restaurations de Questel807.
DARD 1934, p. 41-45.
MARTIN 1900, p. 268.
HENRIET 1992, p. 117-118, et note 50.