2.4.4. Conclusion : un gros marché d’importance locale, sous l’autorité abbatiale

L’économie Tournusienne, favorisée par la situation de la ville dans le réseau régional, gravite en définitive autour d’un marché, dont l’activité caractérise le bourg dès le XIe s. Les quatre « marchés annuels » attestés en 1059 sont d’ailleurs qualifiés de « foires » en 1329 (« feires de Tornus »), en comparaison des « marchiez » des samedis, apparemment hebdomadaires859 : c’est dire le gonflement des échanges en trois siècles. C’est cette fonction qui confère à une agglomération au demeurant modeste, sa véritable dimension urbaine.

Bien sûr, un tel centre reste d’importance secondaire, et les « foires » de Tournus ont bien peu d’ampleur. En fait, le rayonnement du marché Tournusien reste étroitement lié à celui de l’abbaye tutélaire, au bénéfice de laquelle ont été fondées les réunions marchandes annuelles. Ce rôle actif, incitatif, de la seigneurie ecclésiastique, donne à Tournus les caractères typiques d’un bourg monastique - bien qu’au sens strict, l’agglomération soit née d’un établissement antique, et non de la seule impulsion des moines.

Notes
859.

Reconnaissance de fief du Prévôt : JUENIN, Preuves , p. 243.