L’économie Tournusienne, favorisée par la situation de la ville dans le réseau régional, gravite en définitive autour d’un marché, dont l’activité caractérise le bourg dès le XIe s. Les quatre « marchés annuels » attestés en 1059 sont d’ailleurs qualifiés de « foires » en 1329 (« feires de Tornus »), en comparaison des « marchiez » des samedis, apparemment hebdomadaires859 : c’est dire le gonflement des échanges en trois siècles. C’est cette fonction qui confère à une agglomération au demeurant modeste, sa véritable dimension urbaine.
Bien sûr, un tel centre reste d’importance secondaire, et les « foires » de Tournus ont bien peu d’ampleur. En fait, le rayonnement du marché Tournusien reste étroitement lié à celui de l’abbaye tutélaire, au bénéfice de laquelle ont été fondées les réunions marchandes annuelles. Ce rôle actif, incitatif, de la seigneurie ecclésiastique, donne à Tournus les caractères typiques d’un bourg monastique - bien qu’au sens strict, l’agglomération soit née d’un établissement antique, et non de la seule impulsion des moines.
Reconnaissance de fief du Prévôt : JUENIN, Preuves , p. 243.