1. Le « Châtel » : une fortification antique et délaissée

Les observations archéologiques, en fouille comme en élévation, donnent une idée pour cette période, de l’état des remparts de l’ancien castrum, de deux côtés opposés : à l’est, le long de la Saône, avec la petite fouille effectuée quai du Midi - rue des Boucheries, et au nord-ouest, avec l’analyse des élévations, 3, place de la Grenette, déjà tournées du côté de la ville (ill. 14 et 16, et 264).

Du côté de la rivière, la muraille antique est toujours debout aux XIe - XIIIe s. : mais en très mauvais état, à moitié ruinée. Des bâtiments viennent s’appuyer de part et d’autre contre ses vestiges (rue des Boucheries et 16, quai du Midi, cf. infra, A3. Maisons et quartiers. 1.1. Le quartier du « Châtel » et ses marges). Du côté de la ville, un édifice, datable du XIIe s., est accolé au flanc externe du rempart (3, place de la Grenette, cf. infra, idem) : or à cet endroit, tout le parement antique a été arraché (cf. ill. 18).

Ainsi, le rempart primitif existe toujours en un sens, et sa forte présence topographique explique que le souvenir du castrum ait perduré dans l’appellation de « Châtel » ; mais en même temps, la fortification antique n’est pas entretenue. Pire, on a désossé la muraille de ses parements : elle sert sans doute de carrière pour récupérer des matériaux de construction. Au total, alors que des maisons s’adossent à l’extérieur du côté de la ville, il ne semble pas que le souci défensif soit primordial pour ce quartier à cette époque.