A.4. Conclusion

Dans ce premier tour d’horizon, nous avons cru distinguer, à l’intérieur ou non d’une enceinte commune, ou de toute autre forme de délimitation, trois pôles de développement principaux à travers trois monuments religieux. Dans le sud de la ville, l’église paroissiale Sainte-Marie-du-Châtel a été totalement refaite au XIIe s., dans un style roman qui s’épanouit en une sculpture abondante ; à mi-chemin de l’ancien castrum et de l’abbaye, l’autre église paroissiale, rasée à la Révolution, nous a peut-être livré, sous formes de remplois dans les immeubles environnants, quelques éléments sculptés confirmant une restauration dans le milieu ou la seconde moitié du XIIe s. Au nord de la ville enfin, la chapelle Saint-Valérien, conservée de nos jours en élévation, a été une dépendance directe de l’abbaye voisine, construite ou reconstruite dans le second quart du XIIe s., dans la vaste campagne de travaux qui affecte alors toute l’abbaye : abritant sans doute quelques reliques, elle desservait, sous la tutelle des moines de Saint-Philibert, le seul cimetière destiné aux habitants de Tournus jusqu’au XVe s.

C’est aux marges du « Châtel » et autour de Saint-André, que nous avons reconnu les premiers vestiges d’un habitat bourgeois, dont le commun dénominateur est la présence d’une salle basse obscure, ouverte sur l’extérieur par un grand portail, et qu’on désignera comme « cellier » ; mais nous ne connaissons jamais dans leur totalité l’extension de ces rez-de-chaussée. Dans deux exemples ou trois, les étages superposés, parfois distribués par un réseau d’escaliers et de galeries extérieures, comprenant pièce secondaire et principale, voient l’essentiel de leur confort se concentrer sur une grande cheminée murale, trahissant une fonction d’habitat. Un massif maçonné en relief sur l’extérieur englobe jusqu’au toit les conduits des cheminées. L’étage sommital plus restreint, comprenant juste une salle non chauffée, confère à l’ensemble une silhouette surélevée, qui évoque le phénomène des « maisons-tours ». De telles demeures sont probablement destinées aux alliés et protégés du monastère.