B. essor urbain, fin XIIIe - milieu XIVe s.

A la fin du XIIIe s. et au XIVe s., le cadre général de l’agglomération n’a pas changé. Ses limites se précisent peut-être, dans le cas d’une édification tardive de l’enceinte, vers le milieu du XIVe s. au plus tard.

Les vestiges de cette période concernent uniquement l’architecture civile domestique : mais avec presque une quarantaine d’occurences, ses témoins sont bien plus nombreux que pour la période précédente. La moitié en est située dans le quartier du « Châtel » : à une exception près, il s’agit là de traces succinctes, portes et fenêtres avec leurs montants, visibles aux façades enduites de maisons habitées ; dans quelques cas, on ne peut même assurer qu’ils soient à leur place d’origine. Le reste se répartit surtout entre le marché de la prévôté, la Saône et la « grant Gaize » (l’actuelle rue Greuze) : ce sont encore des ouvertures de pierre, baies décorées pour l’essentiel, en place ou non, mais aussi quelques maisons, complètes ou presque, en élévation. Plus au nord, quelques vestiges, parfois ténus, s’égrènent dans les parages de la grand-rue, tandis que l’édifice plus ancien de la rue du Passage Etroit, fait l’objet d’un sérieux toilettage. Certaines études d’élévations ont suscité des sondages en fouille complémentaires, dont les résultats concernent cette période, rue du Passage Etroit, ou 19 et 21, rue de l’Hôpital ; il faut y ajouter les données issues du suivi des tranchées creusées pour la restauration de l’Hôtel-Dieu moderne. Enfin, quelques datations de bâti peuvent s’appuyer sur des analyses dendrochronologiques (17 et 19, rue de l’Hôpital, rue du Passage Eroit pour cette seconde phase, et 61, rue du docteur Privey).

Après un retour très bref à la question d’une enceinte urbaine, on consacrera le développement qui suit à la description et à la datation de ces vestiges, par ensemble d’indices ou par maison suivant les occurences, quartier par quartier depuis le « Châtel » jusqu’aux abords de la Pêcherie. Puis on caractérisera les nouveaux modèles d’habitat, soulignant quelques permanences, avant d’analyser les processus de la dynamique urbaine, qui investit quartiers anciens ou émergents, et révèle peut-être d’autres visages de la bourgeoisie Tournusienne. Même pour la maison noble, la transformation de modèles anciens annonce les formes nouvelles de l’habitat Tournusien.