1. La question du rempart urbain

On peut penser qu’au XIVe s. au plus tard, une muraille est bel et bien érigée à l’ouest de la ville. Elle limite dès lors un espace qu’on peut véritablement qualifier d’urbain, depuis le « Châtel » qui s’y trouve englobé, jusqu’au rempart de l’abbaye (cf. ill. 320).

De fait, le percement de la « porte d’en haut », vers 1360, implique l’existence d’une telle enceinte - au moins sur la portion nord de son tracé. Peut-être, son plan nous est-il donné par un dessin avant démolition, conservé dans les archives communales : il est basique pour ce genre de structure, et ne livre pas d’information spécifique (ill. 321). Au nord également, il est vraisemblable que le tronçon qui relie l’abbaye à la « porte du Porche », attestée en 1382, ait été construit au même moment (cf. ill. 320).

Cela dit, les vestiges conservés dans les substructures de l’hôtel « Le Rempart », ainsi que ceux mis au jour lors de travaux à l’école qui longe l’Esplanade de l’Arc, ne semblent pas antérieurs au XVIe s.994. Quant au mur qui relie l’enceinte du « Châtel » à la « tour d’en bas » sur la berge de Saône, rien ne permet aujourd’hui d’en proposer une datation (cf. ill. 6). S’il est conservé, sur plus d’un étage d’élévation pour plus d’1,60 m de large, en limite de parcelle entre le n°19, rue du Petit Jour, et les n° 5 et 7, rue de Tilsitt, se raccordant à l’ancienne tour d’angle sud-est du Castrum antique (cf. ill. 19), il est enduit de ciment sur toute sa hauteur et recouvert d’un rang de dalles de pierres, ce qui rend son élévation illisible. Son symétrique au nord, menant à la « tour du palis », n’a laissé aucun vestige visible.

Enfin, on ignore si une clôture quelconque (mur ou palissade) ferme déjà la ville le long du « gravier de Saône », au-delà de la « tour du Porche », ou si quelque tronçon de muraille qui lui ferait suite vers le sud, le long du port, s’interrompt un peu plus loin, comme sur la gravure publiée, bien plus tard il est vrai, et après bien des vicissitudes, par Saint-Julien-de-Balleure (ill. 5 - cf. ill. 320).

Notes
994.

Nous devons ici remercier Jean Duriaud, qui a pu observer certains de ces travaux, pour les descriptions qu’il a bien voulu nous faire. Les maçonneries de la muraille tardive sont toujours visibles en façade latérale de l’hôtel « Le Rempart », le long de la rue du Commandant Carré, et dans les caves du même hôtel, que nous avons eu l’occasion de visiter.