7 Conclusion

Afin de résumer ces trois modalités d’expérience personnelle ainsi que les phénomènes de souvenirs flashes et les éventuelles expériences directes avec une célébrité (qui bien que probablement peu fréquentes nous semblent devoir être envisagées), nous choisissons arbitrairement l’exemple de Jacques Chirac et de deux individus X et Y qui outre de le trouver familier et fréquemment cité dans l’information (comme chaque citoyen français), l’apprécient. Cette synthèse serait exactement la même si on s’intéressait à un événement (p.e : la chute du mur de Berlin). En outre, Y est un militant actif de l’UMP, a eu la chance de le côtoyer de nombreuses fois et peut décrire le souvenir flashe de la soirée de son élection en 1995. (toute ressemblance avec une personne connue serait fortuite et involontaire).

En résumé, « l’expérience personnelle » peut influencer les connaissances que l’on a sur un événement et/ou une célébrité, et peut probablement influencer leur rappel (réminiscence) : reste à définir ce que l’on entend par expérience personnelle. On pourrait définir 4 niveaux afin de faire une tentative de synthèse des travaux de la littérature. Le niveau 1 concernerait une personne suffisamment exposée (familière et fréquente) mais également en résonance avec notre vie personnelle pour générer une valence émotionnelle (j’aime/j’aime pas). Le niveau 2 concernerait une personne sur qui, on a plus de notions que le nécessite la mémoire collective du fait d’ un intérêt fort pour elle, ses actes ou les évènements auxquels elle a participé. Le niveau 3 concernerait une personne que l’on a « rencontrée » avec qui, on a partagé « un épisode de vie » (y compris un meeting ou un spectacle). Le niveau 4 concernerait une personne qui par un événement brutal, émotionnel, inattendu qui lui est arrivé nous a conduit à générer un souvenir flashe(p.e la mort de Lady Di).

Pour illustrer ce propos, nous rappelons le tableau : Comment dites-vous, (1973) de Gérard Fromanger où l’auteur se représente en train de lire le premier numéro de Libération, devant un kiosque en bas de chez lui où en première page figure : «  Etat d’urgence en Angleterre » tandis que des tabloïds affichent le mariage de la princesse Anne : « Elle a défié la cour pour épouser Mark » (figure 10).