2-6 Le modèle de mémoire permanente

Bahrick et al., (1984) s’intéressent à des données concernant la mémoire sémantique personnelle et explorent le rappel des noms de camarades de classe et le noms des rues près du collège de sujets d’une même promotion scolaire. La courbe d’oubli montre une période de déclin du rappel des noms de camarades rapide au début pendant 4 à 6 ans puis beaucoup plus lente, suivi d’une phase de stabilisation. Les performances en reconnaissance restent très stables après un délai de 35 ans (sujets de 60 ans évalués sur leurs camarades d’étude à 18-20 ans). Les auteurs définissent ces connaissances sémantiques comme une « mémoire permanente ». Les auteurs ont également comparé le rappel de ces connaissances à celui du vocabulaire et de la grammaire de l’espagnol appris à l’école. On observe de la même façon un déclin pendant 4 à 6 ans puis une stabilisation des performances pendant 25 ans avant un nouveau déclin. Ce résultat confirme que certaines connaissances sont oubliées très vite et que d’autres sont maintenues toute la vie y compris lorsqu’elles ne sont pas répétées ou entretenues. Le facteur qui favoriserait le maintien de l’information dans le stock permanent serait alors le niveau d’apprentissage. Ainsi le maintien en mémoire pendant 35 ans ou plus des noms des camarades d’école pourrait s’expliquer par leur utilisation (ou écoute) pluriquotidienne pendant une longue période. Les résultats de ce type d’étude même s’ils doivent être nuancés par le possible effet de l’âge d’encodage, de l’âge des sujets interrogés et de la durée de l’intervalle de rétention sont très intéressants. Ces auteurs suggèrent en outre que les souvenirs flashes pourraient faire partie de cette mémoire permanente.