3-6 Cas particulier de l’électroconvulsothérapie

L’amnésie rétrograde est le symptôme cognitif le plus persistant suite à un électrochoc. L’amnésie peut être limitée dans le temps (deux ou trois dernières années) (Cohen et Squire, 1981 ; Squire et al., 1975) ou plus globale (Zola-Morgan et al., 1983, Squire et Slater, 1983). Peu de travaux ont comparé l’oubli d’évènements biographiques et publics. Lisanby et al., (2000) utilisent un questionnaire original, le PIMT (Personal et Impersonal Memory Test). Ils demandent à 55 patients et des sujets contrôles de rapporter des évènements personnels survenus les 4 dernières années dans des domaines particuliers (voyage, cadeau, maladie etc…) sur lesquels ils les interrogent plus précisément et font de même dans le domaine public (changement politique, décès de célébrités etc…). Les patients réalisent en parallèle l’AMI. Avant le traitement, les patients rapportent moins d’évènements avec moins de détails que les sujets contrôles témoignant de leur moindre intérêt pour les faits de société, d’un défaut d’apprentissage et/ou d’un oubli plus rapide. L’amnésie rétrograde est plus importante après un électrochoc bilatéral qu’un électrochoc unilatéral droit. La mémoire biographique est moins altérée que la mémoire publique après l’examen. Deux mois après, il persiste seulement par rapport aux sujets contrôles un manque de détails pour les souvenirs publics. Il existe un certain gradient temporel dans les résultats, la perte des détails concernant les deux types d’évènements étant plus importante pour les faits les plus récents (6 mois). Cette étude suggère une atteinte (une organisation ?) différente des évènements biographique et publiques que les auteurs discutent en terme de dissociation épisodique et sémantique.