On retiendra de la première partie de cette étude que la production de BCIM par les IFI devrait passer par la régulation des relations économiques internationales, dont les déséquilibres constituent des externalités néfastes pour l’immense majorité de la planète. Pour évaluer nos apports théoriques, nous nous emploierons à procéder à une étude plus pratique, portant sur deux institutions financières internationales et sur deux questions qui rentrent dans la liste des préoccupations majeures de la planète de nos jours. Dans le premier cas, il s’agira d’examiner la capacité du FMI à créer les conditions d’un meilleur fonctionnement du SFI. Le second exemple concernera la Banque mondiale dans sa tâche de lutte contre le sous-développement et la pauvreté dans le monde. On observera au demeurant un chevauchement entre ces deux phénomènes, qui s’explique par les interdépendances qui existent entre la plupart des BCIM.
Le premier cas pratique nous conduira d’abord à analyser le caractère de BCI habituellement assigné à la stabilité financière internationale. Contrairement à ce qui est habituel, notre analyse démontrera que cette assimilation est inconvenante, car les bénéfices de la stabilité financière internationale n’améliorent pas nécessairement le bien-être mondial et ne profitent pas à toutes les nations – encore moins aux générations futures. Cependant, un agencement méthodique concède cette assimilation, dans la mesure où la carence de la stabilité du SFI a des conséquences sur la croissance et la stabilité de l’économie mondiale, plus particulièrement dans les pays en développement et émergents (PED&E) 37 . D’où la considération de la stabilité financière internationale comme un BCI spécifique dans cette étude.
Pourtant, cette subtilité n’est pas sans conséquences. D’abord, nonobstant les immenses efforts que déploie le FMI pour prévenir les crises financières internationales ou – dans le cas échéant – les mieux gérer, la fréquence et l’acuité de celles-ci témoignent de l’incapacité du Fonds à créer les conditions d’un meilleur fonctionnement du SFI. L’une des causes est justement le fait que ces crises financières n’affectent pas notablement les économies occidentales. D’abord, parce que la robustesse de ces dernières est telle qu’elles sont capables de résister à la propagation des crises financières internationales. Mais également par le fait qu’en cas de genèse d’une crise financière, les IFI, notamment le FMI, interviennent en faveur des économies occidentales, en secourant les institutions financières occidentales 38 . Les actions de renflouement et les thérapies de choc du Fonds sont donc inéquitables. Cette iniquité, qui contrarie la fourniture optimale de tout BCI/M, reflète en fait la divergence des priorités et objectifs des Etats-nations. En effet, les pays riches étant presque à l’abri des conséquences de l’instabilité financière internationale seraient moins enclins à s’engager réellement dans l’action collective internationale qui commande la production du BCI spécifique qu’est la stabilité financière internationale. En témoigne en effet le peu d’enthousiasme que suscite l’établissement d’une nouvelle architecture financière internationale (AFI), qui exigerait en principe une réelle gouvernance mondiale et la réforme de la structure et le mode de fonctionnement des IFI 39 . A ces déroutes, s’ajoute la métamorphose déroutante des crises financières, qui, de plus en plus, varient selon les pays, les contextes et les périodes.
Ainsi, en approfondissant davantage, nous nous apercevrons que si l’on admet l’assimilation du caractère de BCI à la stabilité financière internationale, il ne faudrait pas omettre les conditions nécessaires à la production de ce type de biens. Pour prétendre à garantir la stabilité financière internationale en tant que BCI, appartenant à la catégorie dont la technologie de production est additive, nous proposerons des mesures plus globales, fondées sur les principes de l’équité et de la solidarité internationale. Il s’agirait, entre autres, d’une meilleure régulation de flux des capitaux mondiaux, dont l’instabilité nuit davantage aux économies émergentes, du soutien aux PED&E dans l’application des politiques de prévention macro-prudentielle, afin de prévenir les risques systémiques, de la conception d’une supervision internationale des parités et des régimes de changes 40 , afin d’altérer le caractère de monnaie internationale unique du dollar, etc. Nous verrons que ces exemples constituent autant de mesures qui pourraient contribuer à une gouvernance mondiale légitime et équitable, favorable à la stabilité financière internationale.
Dans cette perspective, nous conviendrons que le FMI pourrait être d’une aide certaine, notamment pour la création des compromis et la coordination des engagements collectifs nécessaires. Mais, ses exploits dans ce domaine dépendront sans doute du degré et de la pertinence des réformes qu’il concevra et, donc de la volonté politique de tous les pays, notamment les pays riches, en faveur d’un équilibre institutionnel international et d’une réelle gouvernance mondiale.
Par ailleurs, le second cas pratique concernera la Banque mondiale dans sa tâche de favoriser le développement global et de créer un « monde sans pauvreté ». La démarche adoptée consiste également à examiner le caractère de BCI/M du développement global et de l’éradication de la pauvreté dans le monde. Partant du caractère multidimensionnel du double fléau du sous-développement et de la pauvreté, du caractère contagieux de leurs conséquences (externalités négatives) ainsi que des avantages globaux du développement global, nous démontrerons que la tâche de garantir le développement global et d’éradiquer la pauvreté internationale est économiquement profitable et efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable, permettant de la considérer comme un BCM 41 .
On peut tout de même se passer d’examiner la capacité de la Banque mondiale à éradiquer la pauvreté internationale, car l’état des objectifs du millénaire pour le développement 42 (OMD) et l’accroissement des inégalités 43 suffissent à enseigner que l’institution financière internationale n’est pas à même d’accomplir cette tâche, qui excède ses compétences et sa seule responsabilité. A cela s’ajoutent des omissions que commet la Banque mondiale en matière de stratégies globales de lutte contre la pauvreté internationale : priorité accordée aux mécanismes du marché – en contradiction avec les enseignements des approches relatives aux BCIM 44 – et manque de dispositifs susceptibles de réguler les relations économiques internationales en faveur du développement global et de la lutte contre la pauvreté dans le monde. A l’image du FMI, les actions de la Banque mondiale sont également influencées par la nature des objectifs qui lui sont assignés, dont le caractère de BCM est diversement apprécié par les Etats-nations, qui constituent l’horizon de la régulation politique, permettant de légitimer la gouvernance mondiale qui commande la production optimale de BCIM. En effet, le développement global et l’éradication de la pauvreté internationale revêtent un caractère de BCM, mais les engagements collectifs en faveur de ce bien demeurent au stade des belles promesses et les actions concrètes nécessaires restent très en deçà des besoins réels 45 . Pourtant, à l’instar de tout BCM, l’éradication de la pauvreté passe par une vraie gouvernance mondiale, qui implique des actions équitables et solidaires en vue de réguler les relations économiques mondiales, en s’attaquant, par exemple, aux revers de l’intégration des pays pauvres à l’économie mondiale 46 et à la fragilité de leurs positions dans l’ordre économique mondiale 47 .
Ainsi, en référence aux résultats de la première partie et en partant des hypothèses propres à la Banque mondiale – à savoir qu’une augmentation rapide et durable du revenu par habitant est une condition essentielle pour réduire la pauvreté de manière significative, et qu’une telle croissance peut être favorisée par l’intégration à l’économie mondiale et l’ouverture aux échanges internationaux 48 –, nous démontrerons que l’intervention de tous les acteurs (Etats-nations, IFI, acteurs de la société civile, etc.), intervenant dans le cadre de leurs plans d’activités respectifs et à des niveaux possibles de gouvernance, commande l’action collective internationale nécessaire pour lutter contre le sous-développement et la pauvreté dans le monde 49 . Fondée sur l’équité et la solidarité, l’intervention des Etats-nations pourrait porter sur la promotion d’un système mondial du commerce plus équitable, à travers l’annulation des subventions agricoles, par exemple, sur le financement du développement, à l’aide du renforcement du montant et de l’efficacité de l’aide publique au développement, etc. Les actions des IFI concerneraient la régulation de la mondialisation pour réduire la marginalisation socioéconomique des pays les plus pauvres, à travers l’atténuation de la libéralisation économique mondiale, le soutien aux pays du Sud en vue d’une intégration stratégique dans l’économie mondiale. Elles devraient également favoriser l’orientation des ressources en faveur du développement et de la lutte contre la pauvreté internationale, à travers la résolution du problème de surendettement des pays pauvres ainsi que les déséquilibres des flux de capitaux privés à destination de ces pays, etc. Les efforts de la société civile et du secteur privé seraient de nature à contribuer à la gouvernance mondiale, soit par les pressions qu’exercent certains mouvements sociaux pour mieux orienter les politiques et stratégies des Etats et des IFI, soit par des actions solidaires, telles que le système du « commerce équitable », le système de microfinance, la coopération décentralisée entre collectivités territoriales, etc. D’autres actions globales devraient consister à agir directement au plus près des populations démunies, à travers la satisfaction des besoins de développement (infrastructures, énergie, etc.).
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Au total, les enseignements théoriques corrélés aux résultats des examens empiriques dans cette étude permettraient de signifier que, certes, ce n’est pas en reportant ses espoirs sur les IFI actuelles que la communauté internationale résoudra les problèmes bien réels de la production de BCIM, mais que le succès dans ce domaine, notamment pour certaine catégorie de ces biens, ne pourrait émaner en dehors de celles-ci. L’explication en est que cette tâche passera par la régulation de la mondialisation et l’architecture de la gouvernance mondiale, qui dépend plus de la volonté politique et des engagements collectifs des Etats-nations en faveur de la résolution globale des questions mondiales. C’est ce qui fait dire à Jacquet (2002) que le principal problème de l’économie internationale n’est pas économique mais politique. Les dysfonctionnements dans les pratiques de ces institutions et les défaillances dans leurs objectifs ne sont que le produit de l’absence de consensus international entre les Etats sur la nature de l’action collective internationale requise pour résoudre les problèmes mondiaux. Notre recherche aura à tout le moins permis de démonter l’intérêt de la gouvernance mondiale comme moyen de réguler la mondialisation et d’équilibrer les relations économiques internationales, qui commanderaient la production optimale de ces biens, de déterminer la contribution de chaque acteur dans cette démarche et surtout d’insister sur le rôle que pourraient jouer les IFI dans ce domaine, une fois que la prise de conscience collective réelle sur l’intérêt et la nécessité de ces biens aurait permis leur évolution et adaptation. Sachant que les acteurs de la société civile jouent un rôle majeur dans l’impulsion de cette prise de conscience.
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Il convient en outre d’éclairer quelques positions en faisant les remarques suivantes. Nos analyses de certaines questions s’avèreront laconiques, voire ordinaires, car nous tenons à éviter de nous enliser dans les études de la finance internationale ou de l’économie du développement. Le but étant en fait d’analyser des thèmes dans ces domaines, mais à la lumière des approches relatives aux BCIM. En outre, dans cette recherche, nous ferons délibérément fi de facteurs internes du développement (tels que la cohérence des politiques macroéconomiques) et des causes internes du sous-développement et de la pauvreté (telles que la corruption,...), afin d’éviter la pléthore, mais aussi parce que ces éléments n’impliquent pas nécessairement une action collective internationale. Enfin, les actions des IFI, en l’occurrence du FMI et de la Banque mondiale, ne seront pas profondément exposées, car il ne s’agit pas de retracer leurs rôles et d’évaluer leurs compétences, mais de voir comment s’intègre la résolution de la question de BCIM dans l’architecture de ces institutions.
Enfin, nous n’avons pas la prétention de trouver les vraies réponses aux questions que soulève la production optimale de BCIM ; nous reconnaissons en outre le caractère abstrait de certaines de nos propositions sur ce sujet. Mais, cette recherche semble avoir tout de même le mérite d’éclairer le rôle indispensable des IFI en matière de production de BCIM, la nécessité ainsi que les moyens de renforcer celui-ci pour résoudre certains problèmes mondiaux actuels.
Eu égard à l’intérêt de ce sujet ainsi qu’à son actualité, nous estimons judicieux de prolonger cette recherche, notamment sur l’interdépendance existant entre les BCIM, qui surgit également entre la stabilité financière internationale et le développement global et l’éradication de la pauvreté internationale. L’objectif serait d’exploiter cette substance pour déterminer le lien entre le développement financier des pays du Sud et la croissance économique dans ces zones et envisager l’harmonisation des structures et objectifs des IFI, notamment du FMI et de la Banque mondiale, dans le sens d’une meilleure résolution de la question de BCIM. Par exemple, comment rendre le recouvrement des compétences du Fonds et de la BM un atout 50 pour atteindre les objectifs de la stabilité financière internationale et de l’éradication de la pauvreté dans le monde ?
La structure et le plan de cette recherche se présentent comme suit. D’abord, il s’agira dans le premier chapitre d’utiliser les concepts comme un moyen de trouver un cadre théorique permettant de mettre en exergue la problématique de la production de BCIM. Il englobera les définitions, l’intérêt, la montée en puissance de concepts de BCIM ainsi que les approches théoriques qui décrivent les moyens de financer et de produire ces biens. Le deuxième chapitre sera consacré à l’évolution des approches concernant les modalités de production de BCIM, en passant de l’approche de la coopération internationale à celle institutionnelle, qui examine le rôle des institutions internationales, notamment des IFI, dans ce domaine. L’approfondissement de l’examen permettra de mettre en relief l’intérêt de l’approche de l’approche de la gouvernance mondiale comme alternative pour la production optimale de BCIM. (PREMIERE PARTIE).
Le deuxième volet se veut empirique. En effet, nous y examinerons deux exemples de BCIM dont la tâche de production incombe à deux IFI. Ainsi, le troisième chapitre portera sur le FMI dans sa mission de garantir la stabilité financière internationale considérée comme un BCI. Enfin, le dernier chapitre abordera le rôle de la Banque mondiale en matière de la promotion du développement global et de la lutte contre la pauvreté internationale, dont le caractère de BCM semble avéré. (DEUXIEME PARTIE).
Il convient de distinguer les pays émergents des autres PED dans cette analyse. En effet, on désigne par PE les PED qui pratiquent, d’une manière plus ou mois efficace, l’économie de marché et accèdent aux financements internationaux. Englobant une foule de pays d’une grande capacité économique, ils possèdent, en raison - parfois - de leur population nombreuse (Chine, Inde,...), de leurs richesses naturelles (Brésil, Russie), ou de leur avancée technique et technologique (HongKong, Singapour), de forts potentiels de croissance. La principale caractéristique des PE est d’être des économies industrielles en transition : passée la phase de développement reposant sur l’exploitation agricole ou de matières premières, ils ont développé un ou plusieurs avantages comparatifs industriels dont la mise en valeur assure désormais l’essentiel de leur croissance. Ils peuvent être séparés en deux groupes distincts. Le premier comprend des pays qui, avec un PNB de – de 6000 $ / tête et une population jeune en forte croissance, ont terminé la phase du décollage économique pour entrer dans une économie industrielle. Leur croissance est caractérisée par le développement des industries de base comme l’acier ou le textile, et les bénéfices tirés de ce développement leur permettent d’accroître la part des importations de produits manufacturés. Les PE au PNB de + de 6000 $ / tête sont caractérisés par des économies en phase de consolidation ; l’enrichissement des habitants leur permet d’envisager l’acquisition de biens de consommation durables : les ventes de logements ou d’automobiles assurent alors des relais de croissance significatifs. Ce sont aussi des économies très ouvertes aux investisseurs étrangers et fondamentalement en fort développement, pouvant avoir un rythme de croissance parfois supérieur à celui des PD. Notre analyse fait parfois abstraction des pays pauvres (PMA et autres PED), qui sont souvent marginalisés dans la finance internationale et ne constituent pas une source notable d’instabilité financière. Cf. Allen (2003). Cependant, signalons que même si cette catégorie de PED n’intervient pas formellement dans la finance mondiale, les crises financières - par de multiples courroies de transmission - peuvent leur causer beaucoup de mal. La stabilité financière internationale devient ainsi une question internationale concernant tous.
Cf. Stiglitz (2002b ; 2005).
Ainsi, Cartapanis (2003) et Cartapanis et al (2003), remarquent qu’il ne faut pas entendre par l’initiative d’une nouvelle architecture financière internationale – esquissée par le G7 et engagée par le FMI – une avancée institutionnelle quant aux modes de gouvernance monétaire et financière à l’échelle mondiale, mais plutôt une réponse pragmatique à la question du SFI.
Les décisions adoptées dans un pays peuvent avoir des impacts ailleurs. Les taux de change et les balances de paiements synthétisent cette interdépendance. L’appréciation de l’euro sur le marché des changes implique la dépréciation du dollar par rapport à l’euro. Et le déficit de la balance courante des Etats-Unis est inhérent à l’excédent de la balance courante du Japon.
Nous faisons l’hypothèse que le développement global et la réduction ou l’éradication de la pauvreté internationale sont combinés pour constituer un seul concept, en raison de l’interférence évidente entre les deux notions. En effet, il est admis que la croissance économique soutenable et durable, à la base du développement, permet de réduire la pauvreté lorsqu’elle est profite sérieusement aux pauvres.
Qui révèle qu’une large partie de l’humanité, dans les pays du Sud, vit une situation de délabrement social, politique, économique, environnemental, etc. Les expressions de ce chaos mondial se produisent sous diverses formes : manque d’accès à l’eau potable pour le quart de l’humanité, des milliards de personnes privées des soins de santé et d’éducation, les situations de famine, etc. Ces phénomènes caractérisant le sous-développement et la pauvreté touchent presque la moitié de l’humanité et résistent aux multiples plans et stratégies de développement, symbolisant ainsi l’échec des efforts de la communauté internationale visant à les éradiquer. Le PNUD estime ainsi qu’au rythme actuel, l’Afrique n’atteindrait pas les OMD avant 2147.
Des estimations récentes montrent que les 225 plus grosses fortunes du monde représentent un total de plus de 1 000 milliards d’euros, soit l’équivalent du revenu annuel de 47 % des plus pauvres de la population mondiale ; le patrimoine des 15 personnes les plus fortunées dépasse le PIB total de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne.
L’échec des stratégies de développement de la BM, en particulier du consensus de Washington, serait imputable à une trop grande confiance accordée au fonctionnement des marchés, qui se traduit souvent par le rejet d’interventions publiques pour résoudre certains problèmes. Tandis que le rôle de l’Etat ne saurait être sous-estimé, même lorsque l’objectif est de promouvoir des économies largement ouvertes aux flux commerciaux et financiers internationaux.
En partie, en raison du caractère incertain des avantages globaux de la régulation de la mondialisation en faveur de la lutte contre la pauvreté internationale et de la lenteur de la propagation des externalités négatives liées à ce fléau.
En effet, en raison des déséquilibres du système économique mondial, les pays pauvres tirent moins de bénéfices des échanges commerciaux internationaux et paient aussi plus cher pour bénéficier des prêts sur les marchés financiers internationaux. Ainsi, la CNUCED (2002) établit une corrélation saisissante entre la dépendance des matières premières et l’évolution de la pauvreté et montre que l’interaction des finances et du commerce international renforce l’engrenage de la pauvreté.
Cf. Chavagneux, 2005.
Nous n’ignorons pas d’autres éléments, tels que des politiques économiques avisées, des institutions et systèmes juridiques solides, une bonne gestion des affaires publiques, etc. Mais, l’accent est mis dans cette étude sur des mesures globales de lutte contre la pauvreté internationale. Si bien que certains facteurs internes de sous-développement ne sont abordés également.
Sachant qu’il n’existe pas de solution unique pour atteindre ces objectifs ; il faut en fait un ensemble d’instruments complémentaires.
Sachant celui-ci crée parfois des problèmes spécifiques et des incohérences. Par exemple, la BM a accordé en 1988 à l’Argentine son soutien dans des conditions pouvant, selon le FMI, faciliter le refus de la mise en place des réformes nécessaires à moyen terme. Cf. Boisson (2002).