Section 1. La montée en puissance de concepts de BCIM

L’actualité et l’acuité du débat sur les BCIM tiennent au fait que, dans le contexte de la mondialisation, les BCIM se multiplient et tendent à envahir ou conditionner notre vie quotidienne. Cette évolution s’explique en effet par la plus grande ouverture des frontières, qui a favorisé l’extension du risque systémique global et de « maux globaux ». La volatilité inhérente aux marchés financiers internationaux, les changements climatiques et les explosions politiques et sociales provoquées par l’accroissement des inégalités en sont des exemples. Un autre facteur à l’origine de ce processus est le fait que des biens collectifs nationaux se transforment en biens collectifs régionaux, internationaux ou mondiaux. Le phénomène est saisissant notamment pour ce qui concerne des fonctions considérées longtemps comme des fonctions régaliennes. Par exemple, le pouvoir de battre monnaie : au-delà du passage du franc (bien collectif national) à l’euro (bien collectif régional), la stabilité financière internationale, dans des économies ouvertes et intégrées est devenue l’exemple type d’un BCI.

Dans cette section, nous nous proposons d’aborder, dans un premier temps, les biens collectifs, en dressant leurs principales caractéristiques et en élucidant certaines questions complexes – notamment celles qui nous permettront de mieux appréhender la nature des BCIM ; avant d’analyser les biens collectifs à caractère international et/ou mondial.