Section 1. La coopération internationale comme instrument de production de BCIM

« La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat », K. Annan 191 .

L’ère de la mondialisation et le déplacement des problèmes vers le domaine du global entraînent une demande accrue de la coordination des initiatives et de la coopération entre multiples acteurs dispersés à travers le monde. L’élaboration de politiques adaptées aux nouveaux défis mondiaux exige en effet un consensus au niveau international entre les acteurs, principalement les Etats-nations. L’approche de la coopération internationale offre un angle d’analyse pertinent pour considérer ces questions mondiales et fournir les BCIM 192 .

Cependant, la coopération entre les Etats en vue de réaliser des intérêts communs n’émerge pas naturellement. En raison des comportements opportunistes des Etats, la pratique pourrait constituer une difficulté majeure, voire vouer à l’échec, aux dépens des objectifs communs plus précieux.

De ce fait, la question que l’on se pose est la suivante : existe-t-il un consensus théorique et empirique capable de déboucher sur des prescriptions concrètes pour la coopération et l’action collective internationales en faveur de la fourniture de BCIM, dont ils ont des définitions et des degrés d’intérêt différentes ?  

Poser cette question change nettement la compréhension de la genèse de la coopération internationale, qui, dans le passé correspondait à la mise en cohérence des politiques publiques des uns et des autres. Actuellement, il s’agit d’engager et de structurer une action collective commune de production conjointe de BCIM, qui, sans cela, seraient inégalement et insuffisamment produits. Cela rend également les mécanismes de résolution des questions mondiales et davantage la production de BCIM plus clairs.

Nous analysons tout d’abord l’intérêt de la coopération internationale 193 comme instrument et élément de réponse à la problématique de la production de BCIM (1.1). Ensuite notre analyse se focalisera sur les limites - en termes pratiques - de cet instrument (1.2).

Notes
191.

Extrait de son discours, du 24 septembre 2001, à l’Assemblée générale de l’ONU.

192.

En témoignent d’ailleurs des travaux récents en relations économiques internationales. Cf. Axelrod (1984); Axelrod et Keohane (1986) ; Gowa (1989) ; Kaul and al (1999 ; 2003).

193.

Nous emploierons simultanément dans cette analyse les termes coopération et coordination, car nous estimons que les deux concepts visent les mêmes objectifs, en l’occurrence, réaliser des intérêts communs.