1.2 - Les limites de l’approche de la coopération internationale en matière de production de BCIM

Nous vu qu’une meilleure considération des questions mondiales et, plus généralement, la production de BCIM requièrent une réelle coopération entre les Etats et l’adoption, par ceux-ci, des stratégies à long terme visant des intérêts globaux. Pourtant, si cela semble conceptuellement satisfaisant, il n’est nul doute qu’il implique pour les différents acteurs des sacrifices d’intensité diverse, pouvant contrarier certains intérêts nationaux. Ainsi, les problèmes liés au processus de coopération internationale ont fait l’objet de plusieurs études dans la littérature économique, au moyen de concepts empruntés à la théorie des jeux coopératifs (Mäller, 1989). Dans les années 80, toute une littérature essayait de mesurer les gains de la coopération internationale. Il est frappant de voir que le peu d’études empiriques qui ont été faites à partir des modèles proposés, comparant les situations avec coopération et sans coopération, révèlent que les gains issus de la coopération paraissent toujours moins que ce que l’on pouvait escompter 230 .

Ainsi, sans vouloir assombrir notre analyse d’une tonalité pessimiste, nous pourrons poser la question de savoir si la coopération internationale n’est pas menacée et s’il est encore concevable d’espérer sur la potentialité d’une vraie coopération multilatérale pour garantir les BCIM. Cette question tire sa pertinence du fait que la globalisation des phénomènes devance celle des dispositifs de coordination dans les différents domaines.

Il convient, dans ce paragraphe, d’examiner les limites de l’approche de la coopération internationale dans le processus de production de BCIM, qui s’expliquent essentiellement par les conflits d’intérêts entre Etats-nations ; lesquelles sont exacerbées par le problème de souveraineté étatique (1.2.1). Ensuite, nous verrons en quoi les divergences de vue des Etats vis-à-vis de la coopération internationale affectent fondamentalement les sorts du multilatéralisme (1.2.2).

Notes
230.

Plusieurs facteurs peuvent rendre compte de ce résultat, notamment la question de la redistribution des gains de la coopération en rapport avec le problème de symétrie ou encore le fait la coopération apparaît comme un moyen pour les petits pays d’internatliser les externalités qu’il subit.