Malgré l’importance croissante qu’acquièrent les institutions internationales pour la coordination des préférences et des actions en relations internationales, leurs actions ne sont pas toujours couronnées de succès. Ainsi, un faisceau de critiques, d’origines parfois opposées 272 , a convergé contre les institutions internationales. Certaines de ces critiques reposent plus sur la complexité de la production de BCIM que sur les faiblesses des institutions internationales elles-mêmes.
En effet, il est évident que les positions pratiques des gouvernements sont souvent hétérogènes et imprévisibles. La production de BCIM implique, pour les Etats, de renoncer à la prééminence des intérêts nationaux au profit d’un optimum collectif mondial. Elle s’appuie également sur une négociation complexe et surtout inachevée sur les choix collectifs et les préférences. Or, les questions globales sont rarement conçues de la même manière par les Etats ; et certains gouvernements n’hésitent pas à bouder les institutions internationales, en recourant à l’unilatéralisme, au nom de l’efficacité et des intérêts vitaux nationaux. D’autres privilégient des solutions ad hoc, parfois contradictoires, pour traiter certaines questions de portée mondiale 273 (Battistella, 2003).
Ainsi, le bien-fondée de la nécessité des institutions internationales se trouvent quelque peu mis en cause par certaines écoles dont les critiques à l’égard des approches précédentes sont nombreuses et riches d’enseignements 274 . Il convient d’analyser celles qui tentent de justifier la sous-production de BCIM par la défaillance des institutions internationales afin d’envisager d’autres approches alternatives.
Les critiques n’émanent pas seulement des mouvements radicaux (alter mondialistes,... ) mais également des gouvernements importants dans le financement de ces institutions qui estiment ne plus pouvoir se satisfaire des orientations institutionnelles.
Ce fut le cas des Etats-Unis, en 200, avec l’administration Bush qui a relancé des négociations commerciales bilatérales et régionales et n’a pas hésité à prendre des mesures protectionnistes concernant l’acier.
Elles constituent de fondements pour la plupart des propositions de réformes des différentes institutions.