Section 1. En quoi la stabilité financière internationale est-elle un BCI ?

Plusieurs études concernant les BCIM font allusion à la stabilité financière internationale, en l’incluant notamment dans la liste de ces biens 357 . Cependant, eu égard aux différentes approches relatives aux BCIM 358 , cette démarche semble discutable et soulève des controverses. En effet, considérer la stabilité financière internationale comme BCI est une juxtaposition qui reste à justifier, car elle n’intègre pas la définition retenue pour ce type de bien. L’explication est que le fruit de la stabilité financière internationale ne profite pas à toute la planète et la nature des bénéficiaires ne satisfait pas toujours au critère d’universalité.

La question de la stabilité financière internationale comme BCI n’est pas spécialement théorique. Elle évoque le fait qu’il y ait eu une circonstance préoccupante entre l’instabilité monétaire et financière et des chocs économiques durant ces dernières décennies, dont les conséquences n’ont pas, semble-t-il, été neutres pour l’économie mondiale.

Ainsi, le but dans cette section est de faire la lumière sur cette réflexion, qui permettra par la suite de considérer réellement l’enjeu que comporte la fourniture de ce bien et les agencements que cela nécessite. Toutefois, avant d’examiner l’idée de la caractérisation de la stabilité financière internationale comme BCI, il convient d’approfondir au préalable les concepts de la stabilité et de l’instabilité financières, leurs déterminants, corollaires et enjeux, leur extension à l’échelle mondiale, afin de mieux considérer la portée des dispositifs internationaux et nationaux qu’elles engagent, et ce, à la lueur du processus de la mondialisation financière (1.1). Puis, à l’aide des approches relatives aux BCIM, nous examinerons l’idée de la stabilité financière internationale comme BCI 359 et les enjeux que cela comporte (1.2).

Notes
357.

Voir, entre autres, Wyplosz, 1998a ; Stiglitz, 1999 ; Kaul, Grunbrg et Stern, 1999 ; Chavagneux, 2001 ; Griffith-Jones, 2001 ; Boyer, Dehove et Plihon, 2004.

358.

Voir supra, partie I.

359.

Etant donné une distinction admise entre BCI et BCM, la dernière qualification ne pourrait cadrer avec la stabilité financière internationale ; car certains marchés (ou pays) peuvent pratiquement être exclus des enjeux de la réalisation de ce bien.