2.3 - Une stratégie globale de gestion de la mondialisation financière comme moyen de garantir la stabilité financière internationale

Les développements qui précèdent ont mis en relief l’intérêt, mais aussi la complexité de la tâche de réformer l’AFI. Les propositions formulées dans ce sens s’appuient sur l’existence d’un consensus sur la nécessité de redéfinir le rôle des IFI ainsi que la structure des marchés financiers, notamment dans les PED&E, pour résoudre les dysfonctionnements du SFI actuel. Or, en réalité, peu de progrès sont constatés à ce stade ; tandis que l’inaction et le décalage règnent dans ce domaine. Cette situation pourrait s’expliquer par l’absence des théories fiables, étayées par l’expérience, qui alimente la divergence d’opinions sur les remèdes nécessaires pour garantir la stabilité financière internationale.

Cela nous nous conduit à sonder une autre démarche, se voulant plus positive ; car elle part de la portée de l’interdépendance financière internationale pour rendre compte du caractère global des problèmes financiers et donc engager des solutions globales. Ainsi, dans ce paragraphe, il sera question de recourir aux approches en termes de BCIM, qui, partant du principe que les problèmes exigent des réponses globales, impliquent, dans ce contexte, des interventions collectives hors marché, menées dans le cadre de politiques publiques coordonnées entre IFI et gouvernements, avec la participation du secteur privé. Elles ont la vertu de rendre plus vive et plus immédiate la nécessité d’instruments collectifs de résolutions tels que : la réglementation de la mobilité des capitaux pour accroître les avantages des marchés financiers internationaux (2.3.1) ; des politiques de prévention macro-prudentielle pour éviter les crises financières internationales (2.3.2) ; et la gestion globale des volatilités des taux de change, pour bannir les troubles de change et les crises monétaires, à l’origine de la plupart des crises financières récentes (2.3.3).

Rappelons que la démarche adoptée consiste à évaluer la pertinence de chaque instrument à la lumière des approches relatives aux BCIM, en examinant sa raison vis-à-vis de la doctrine du marché, l’intérêt de l’action collective pour sa mise en oeuvre et, enfin, la dimension globale des ses avantages, au regard de ses effets sur la stabilité financière internationale 641 .

Notes
641.

A noter enfin que ces approches ne se veulent pas substituables à celle de la réforme de l’AFI ; elles la considèrent d’ailleurs comme le prélude à toute démarche visant à contrer les effets dévastateurs de la globalisation et à garantir la stabilité financière internationale. Ainsi, Cartapanis (2003) indique que la globalisation financière constitue une autre source d’instabilité financière ; qui semble beaucoup plus difficile à mesurer, à prévoir, et donc à atténuer.