De toutes les questions mondiales, la plus dramatique et la plus répandue de ce siècle pour la communauté internationale est la pauvreté extrême. Elle frappe plus d’un milliard d’êtres humains et serait à l’origine de (ou aggrave) plusieurs maux de la planète. Ce qui a conduit les institutions économiques et financières internationales, telles que la BM et le PNUD, à se fixer comme objectif prioritaire l’éradication de la pauvreté dans le monde, en la considérant comme un impératif éthique, social, politique et économique 721 . Ce tourment prédominant de l’humanité mérite une étude particulière, afin d’en déceler toutes les conséquences pour les populations mondiales et d’apporter un nouvel éclairage au débat très actuel de la façon de le considérer réellement. Il semble en effet que la mise en oeuvre de mesures en faveur de l’objectif d’une réduction de la pauvreté internationale et d’un soutien au développement dans les pays pauvres exigera une perspective stratégique reposant sur une meilleure connaissance de la nature et de la dynamique de la pauvreté dans cette zone. Ce qui nous conduit à analyser tout d’abord les concepts de la pauvreté et du sous-développement, notamment dans tous leurs aspects, afin de mieux apercevoir leur caractère aigu, grandissant et global.
Cette analyseinternationale de la pauvreté et du sous-développement 722 permet en fait une compréhension plus approfondie des politiques les plus efficaces pour réduire la pauvreté compte tenu des conditions socioéconomiques diverses de PED&E et met l’accent sur les incidences des facteurs intérieurs et - surtout - des relations internationales (1.1). Il convient également d’approfondir la démarche pour déceler les conséquences de ce double phénomène au niveau mondial. Pour ce faire, la théorie de BCIM est fort utile et permet de percevoir pourquoi peuvent-ils s’assimiler à des maux collectifs internationaux et en quoi le développement global et la réduction de la pauvreté constituent-ils une question globale, dont la résolution nécessite une action collective internationale 723 (1.2).
Selon l’Amnistie internationale, le fait que plus d’un milliard de personnes vivent dans des conditions d’extrême pauvreté constitue la plus grave crise des droits humains de notre époque. La déclaration universelle des droits de l’homme et les engagements internationaux ultérieurs relatifs aux droits humains contiennent la promesse d’une vie dans la dignité, où toute personne a droit à un niveau de vie suffisant et accès aux choses essentielles pour donner un sens concret à cette promesse : l’alimentation, l’eau, le logement, l’éducation, le travail et les soins médicaux. La persistance de la pauvreté constitue un déni de ces droits et, par conséquent, un déni de la dignité inhérente à tout être humain. Cf. Site Web : http://efai.amnesty.org .
L’expression « analyse internationale » de la pauvreté évoque une approche de l’analyse de la pauvreté qui identifie les différences de nature et de dynamique de ce phénomène entre les pays, prenant en compte les incidences à la fois des facteurs intérieurs et des relations internationales.
Car les stratégies globales de développement et de lutte contre la pauvreté partent du constat que ces questions sont à la fois collectives (impliquant toutes les populations) et globales (transcendant toutes les frontières étatiques).