Ces dernières années, la communauté internationale a fait de la réduction de la pauvreté un objectif central de la coopération internationale pour le développement. En témoigne, par exemple, la primauté accordée au « Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 », adopté à la fin de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, dont l’objectif est de permettre à ces pays de réaliser des progrès substantiels en vue de réduire de moitié, d’ici 2015, la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Au cœur de cette tâche, on trouve la Banque mondiale, qui constitue un centre d’analyse et de réflexion sur le développement à l’échelle planétaire. Premier bailleur de fonds dans les PED&E et dotée de fonds et d’instruments substantiels 835 , elle agit en étroite collaboration avec les autres partenaires du développement (institutions internationales 836 , ONG, etc.) dans maints domaines, en vue d’éradiquer le double fléau de la pauvreté et du sous-développement.
Cependant, en dépit des efforts fournis par la BM et les autres partenaires du développement, le nombre des plus démunis ne cesse d’aller crescendo. La quasi-totalité des populations dans les pays du Sud, aussi bien rurales qu’urbaines, est touchée par le fléau. Ce constat soulève à la fois la question de la pertinence des stratégies employées pour éradiquer la pauvreté internationale et le débat sur la capacité de la Banque mondiale à résoudre cette question globale, dont l’issue est largement fondée sur la régulation des relations économiques internationales 837 .
Ces interrogations ne sont pas totalement injustifiées ; elles incitent à examiner les raisons d’insuccès et les lacunes des démarches de la BM en matière de la lutte contre la pauvreté internationale (2.1.2). Mais il est opportun, avant cela, d’illustrer brièvement les actions et les domaines d’intervention de l’institution internationale en matière de développement et de lutte contre la pauvreté dans le monde 838 (2.1.1).
Les fonds de la BM sont essentiellement alimentés par les contributions des Etats adhérents au capital de l’institution financière internationale. Le montant de celles-ci est déterminé pour chaque Etat membre en fonction du poids de son économie. Seuls 8,5% du montant des contributions sont mis à disposition et constituent son encaisse de fonctionnement. Le solde constitue une créance que la Banque possède vis-à-vis de chaque Etat membre, qui peut être réclamée dès lors qu’elle n’est plus en mesure de faire face aux engagements pris envers ses propres créanciers. Ce principe d’affectation du capital de la Banque est constamment bénéficiaire depuis sa création. Cf. http://info.worldbank.org/etools/reducingpoverty/index.html .
Tels que le FMI ; d’ailleurs, un pays doit nécessairement être membre du FMI avant d’adhérer à la BM.
Ce qui a valu aux IFI d’être accusées d’inefficacité et responsables des échecs du développement dans les pays pauvres. Ces accusations émanent, depuis quelques années, de tout bord, tant de la part des réformateurs que des conservateurs, relayés par les organisations non gouvernementales, nouveaux acteurs qui se sont imposés sur la scène économique internationale, mais aussi par les pays du Sud, demandeurs de plus en plus insistants de réformes structurelles.
A noter que le but ici n’est pas de décrire et de discuter purement les actions de la BM en matière de lutte contre le sous-développement et la pauvreté, mais de repérer les lacunes qui handicapent la réalisation de l’objectif principal que s’est fixée cette institution, en l’occurrence « un monde sans pauvretés » et ce, nonobstant les efforts illimités engagés dans ce sens.