3.1.3 - Des actions publiques concrètes contre la pauvreté internationale : la perspective d’un plan Marshall mondial dans les PMA

Face à l’ampleur des défis liés à l’éradication de la pauvreté dans le monde, il convient d’envisager d’autres moyens, plus substantiels, que doivent engager les Etats riches en faveur des PED&E, notamment des PMA. Parmi ceux-ci, nous insistons sur l’idée d’un plan Marshall mondial en faveur de ces pays, qui semble d’ailleurs récolter la faveur de la plupart des analyses récentes sur les stratégies globales de lutte contre la pauvreté dans le monde 1014 . Pour illustrer la pertinence de cette proposition, il convient d’évoquer brièvement son bien-fondé théorique 1015 et pratique, ainsi que les éléments qui permettent sa réalisation, compte tenu des exigences de la situation actuelle.

D’abord, à l’instar du plan Marshall de l’après-guerre, qui a été un élément déterminant dans la reconstruction de l’Europe, dévastée au cours de la Seconde Guerre mondiale 1016 , l’idée d’un plan Marshall mondial indique un vaste programme d’actions concertées entre pays développés et ceux du Sud, portant sur plusieurs domaines socio-économiques, politiques, environnementaux,... et visant à favoriser la croissance économique et à combattre la pauvreté et le sous-développement dans les pays les plus pauvres de la planète. Ces derniers sont essentiellement les PMA, notamment ceux d’Afrique, qui conjuguent un développement humain relativement faible et une progression économique insuffisante, ne permettant pas d’endiguer l’évolution de la pauvreté 1017 .

Cette interprétation peut être fondée sur un double constat. D’une part, il est communément admis qu’il n’est pas possible de faire reculer la pauvreté internationale de manière significative et durable sans une croissance économique rapide et soutenue. Et, d’autre part, la stabilité macroéconomique, les réformes structurelles et la stabilité sociale sont indispensables pour engager les pays dans la voie d’une croissance durable plus forte. Il s’agit donc de mettre en place tous les ingrédients nécessaires à la croissance, notamment des programmes économiques et sociaux équilibrés, et de s’attaquer à tous les aspects et causes profondes de la pauvreté dans les pays les plus pauvres. De ce fait, les actions concrètes doivent concerner divers domaines, entre autres : la santé publique, la satisfaction des besoins fondamentaux (abris, eau potable,...), la bonne gouvernance, la paix, la stabilité et la sécurité, le renforcement des institutions, l’éducation, la formation et la recherche, les infrastructures de développement (ports, aéroports, routes, réseaux ferroviaires, énergie électrique,...), le soutien aux secteurs moteurs des économies (industrie, commerce, tourisme, agriculture,...), la préservation de l’environnement, etc.

Cependant, comment amorcer un partenariat mondial visant essentiellement à favoriser le développement économique des pays pauvres et à mettre fin à la pauvreté internationale, équivalent à l’idée de ce plan Marshall mondial ? En d’autres termes, qu’est ce qui pourrait justifier une action collective internationale en faveur de cette tentative, certes louable pour tous, mais qui ne semble pas constituer pour l’heure une priorité mondiale ?

Pour y répondre, la théorie des BCIM apporte un éclairage fort utile. Ainsi, un plan Marshall mondial en faveur des pays les plus pauvres repose sur un souci mondial de justice et d’équité sur le plan économique, qui dépasse la seule et nécessaire régulation de la mondialisation. Il implique une approche multilatérale, des mesures et des efforts globaux, d’ordre technique, matériel et financier, visant à permettre aux pays les plus pauvres de rattraper leur retard de développement et de remédier les aspects aigus de la pauvreté 1018 .

D’un autre côté, le rôle primordial des pays riches dans l’élaboration et l’aboutissement de ce plan mondial évoque l’intérêt de l’action des Etats dans la fournire d’un BCM, en l’occurrence le développement global et l’éradication de la pauvreté. Ainsi, d’inspiration keynésienne, le fondement d’un plan Marshall mondial est l’intérêt et le succès de la régulation publique et d’investissements sociaux, couvrant une série de BCIM, nécessaires pour promouvoir une économie mondiale plus juste et équitable.

Par ailleurs, cette attitude en faveur des pays du Sud se justifie également par sa nature opportune, en termes d’avantages collectifs qui en découlent. D’abord, il n’est nul doute que le plan Marshall de la reconstruction de l’Europe fut autant une aide en faveur de la relance économique de l’Europe que pour fournir des débouchés à l’industrie américaine après sa reconversion (Delas, 1994). Ainsi, en améliorant les niveaux de vie et en favorisant la croissance et le développement économique des pays pauvres de la planète, on augmente aussi les échanges commerciaux et financiers, les emplois et les revenus dans les pays les plus riches 1019 . De même, une action publique mondiale en vue de la réduction de la pauvreté internationale constitue un moyen de faire face aux risques transnationaux et menaces polymorphes qui s’y rattachent (terrorisme, dégradation de l’environnement, maladies ravageuses, problèmes migratoires, etc).

Cependant, la réalisation concrète d’un plan Marshall mondial est conditionnée par un certain nombre de questions, dont nous avançons deux, qui semblent plus déterminantes : la garantie des fonds nécessaires à cette tâche globale et la gestion efficace de ces fonds par leur orientation aux objectifs de développement global et de la lutte contre la pauvreté.

Le premier point évoque la nécessité des efforts financiers résolus de la part de la communauté internationale pour financer ces actions. Plusieurs propositions peuvent en effet être envisagées. D’abord, à titre de comparaison, le plan Marshall américain en faveur de 16 pays européens coûtait environ 13 milliards de dollars, entre avril 1948 et décembre 1951. En dollars de nos jours, il faudrait réunir environ 90 milliards pour obtenir l’équivalent de ce Plan Marshall 1020 . Il est évident que la communauté internationale, sous la bannière des IFI, pourrait soutenir une contribution mondiale plus équitable, sous forme d’un prélèvement obligatoire sur les budgets de tous les pays du monde, un pourcentage du PIB, pour constituer des « fonds structurels mondiaux », à l’instar des fonds structurels européens, destinés au financement de plan Marshall mondial 1021 . La contribution financière des pays riches pourrait s’inscrire dans le prolongement du financement du développement dans le cadre de l’APD, qui doit donc être améliorée et redoublée afin d’orienter une partie à l’alimentation de ces fonds 1022 . Celle des pays pauvres pourrait s’effectuer au travers des arrangements à inventer dans le cadre des remboursements des dettes 1023 . Enfin, d’autres sources de financement, non moins substantielles, pourraient être les contributions des IFI et du secteur privé 1024 .

Plus important que la collecte de ces fonds globaux, il faut que leur gestion et leur orientation vers une cause d’intérêt général à l’échelle mondiale, en l’occurrence, l’éradication de la pauvreté internationale, soient efficaces. Et cela dépendra de la manière dont ce plan Marshall mondial sera mis en oeuvre ainsi que de la qualité et la compétence de l’organe (ou des organes) chargé(s) de cette tâche. Ainsi, compte tenu de l’enlisement des efforts globaux pilotés par les institutions de BW en matière de lutte contre la pauvreté internationale, une nouvelle organisation internationale pourrait être fondée et se voir chargée de gérer ces fonds et d’exécuter ce plan Marshall mondial 1025 . Qu’importe son appellation 1026 ,elle sera composée des experts et sages de par le monde 1027 et aurait pour mission de proposer aux pays pauvres de passer des contrats de délégation internationale contractuelle, qui correspond à une délégation de souveraineté temporaire d’une durée moyenne (par exemple de 5 ans). Cette mission pourrait prendre plusieurs formes (selon les besoins et les intérêts du pays concerné) mais aboutirait toujours à la signature d’un contrat de délégation de fourniture de biens collectifs à l’organisation mondiale, qui se chargera de confier la réalisation de chaque programme spécifique à une organisation internationale spécialisée dont elle contrôle et évalue les actions. Les organisations internationales sélectionnées (CNUCED, PNUD, OMS, PNUE, OIT, etc.) travailleraient en étroite collaboration avec des organisations nationales - modernisées ou créées spécialement à ce but - qui seraient indépendantes de leurs gouvernements et sous la supervision des comités locaux accrédités par cette organisation internationale.

Par exemple, dans le domaine de la santé publique et de la lutte contre les maladies ravageuses, cette délégation pourrait conduire à confier à l’OMS, la création, la gestion ou la rénovation de plusieurs hôpitaux, mais aussi la formation de personnel et cadres hospitaliers. L’organisation de santé onusienne pourrait également se voir donner un pouvoir plus large, jusqu’à la mise en place d’un système de santé publique. Les pays concernés délégueraient à l’organisation internationale chargée du plan Marshall mondial des missions de 5 ans maximum (par exemple), qui engagerait l’OMS. Cette dernière aurait donc la gestion pleine et entière des prestations déterminées par le contrat de délégation et disposerait, après un audit, des financements et des personnels compétents pour mener à bien leurs missions contractuelles. En collaborant avec des " préfets sanitaires" dans le pays concerné, l’OMS engagera des dispositifs qui s’inspireraient davantage des stratégies nationales, faisant plus de place à l’initiative des Etats membres. Il s’agit en d’autres termes de promouvoir la coresponsabilité et de favoriser l’appropriation des stratégies globales dans le cadre de ce plan Marshall par le pays signataire 1028 . Il pourrait en outre s’agir de la mise en place d’un plan pluriannuel pour les infrastructures et les équipements de réseaux ambitieux, couvrant des routes, chemins de fer, aéroports, énergie, eau potable, ainsi que les technologies de l’information et les communications 1029 . A la fin du contrat de délégation, le système mis en place serait transmis au gouvernement signataire, qui pourrait décider, aussi bien de reprendre sa souveraineté que de signer un nouveau contrat prolongeant le travail déjà entrepris ou l’élargissant à d’autres secteurs.

Cette disposition constitue un pacte entre les PMA et la communauté internationale pour forger un plan de lutte contre la pauvreté internationale, portant sur tous les niveaux et tous les secteurs de développement économique. C’est un partenariat qui reconnaît que les meilleures solutions pour l’avenir et le progrès de ces pays ne peuvent venir que d’eux-mêmes, mais situe ces solutions à un niveau multilatéral mondial, garantissant des efforts, des mesures et des interventions planétaires. C’est en effet un compromis entre le droit d’ingérence sans autorisation et la distribution d’argent sans contrôle.

Enfin, à noter que ce qui pourrait faire défaut pour la concrétisation de cette idée n’est pas les moyens, ni financiers ni logistiques, ou le savoir-faire, mais bien la volonté politique et l’engagement des Etats, qui permettraient d’utiliser les ressources institutionnelles, humaines, financières,... pour construire une coalition solide pour un monde multilatéral plus stable et plus équitable 1030 . Les déterminations exprimées lors du sommet de G-8, à Gleneagles, en juillet 2005, permettent de présumer l’existence d’une prise de conscience mondiale sur le caractère nécessaire et pressant de l’action collective internationale, équivalent à l’initiative d’un plan Marshal global en faveur des PMA, qui agira comme un filet de sécurité sociale à l’échelle planétaire 1031 .

* *

Sans nier le rôle décisif des pays développés dans la lutte contre la pauvreté internationale, nous estimons qu’il serait répréhensible de porter tous les espoirs sur ces pays pour résoudre cette question mondiale, qui requiert au demeurant plus que des engagements. Autrement dit, fonder le décollage économique des pays pauvres sur la contribution financière des pays riches, revient à conditionner l’éradication de la pauvreté internationale par la charité des pays du Nord, conduisant à un fatalisme absolu 1032 .

D’où l’intérêt d’évoquer le rôle d’autres acteurs qui peuvent influencer la tendance de la mondialisation, apporter des ressources nécessaires au financement du décollage économique des pays pauvres et agir pour améliorer les conditions de vie des populations les plus démunies.

Notes
1014.

Voir, notamment le rapport de la "Commission for Africa", op. cit.

1015.

Suivant la théorie de BCIM.

1016.

Pour plus de précisions sur ce plan et ses origines, voir Ramonet (1997) : [ http://www.monde-diplomatique.fr/1997/06/RAMONET/8782 ].

1017.

Voir supra, p. 309.

1018.

Il s’agit donc des soutiens pour promouvoir des infrastructures industrielles et économiques (infrastructures de développement, énergie, nouvelles technologies de l’information et de la communication, compétitivité commerciale, agriculture, santé et lutte contre les grandes endémies, ressources humaines, etc. Car une stratégie globale de lutte contre la pauvreté doit intégrer des interventions d’ordre institutionnel, structurel et sectoriel à un cadre macroéconomique cohérent..

1019.

Voir supra, p. 317.

1020.

Selon Toussaint (2004). De même, certains observateurs estiment à 30 à 40 milliards de dollars par an le coût d’une action d’élimination des formes les plus extrêmes de pauvreté pour fournir l’accès à l’eau, à l’énergie, aux structures sanitaires et éducatives de base dans les PMA..

1021.

Pour plus de détails sur l’établissement des fonds structurels mondiaux, consulter notamment le site de la Commission européenne (euopra) : http://europa.eu.int/index_fr.htm .

1022.

Ce qui n’est pas irréalisable, notamment quand on sait que la réduction annuelle des dépenses militaires des pays de l’OCDE de 5% permettrait de dégager 140 milliards de dollars, dont la moitié pourrait être utilisée pour éliminer les principales causes de la pauvreté (manque d’infrastructures, analphabétisme, problème de santé, etc.). Déjà, les pays riches se sont engagés, en 2005, à contribuer davantage à la lutte contre la pauvreté internationale et ont promis d’augmenter les APD de 25 milliards de dollars par année jusqu’en 2015..

1023.

Plus concrètement, à défaut d’annulation totale de la dette des pays les plus pauvres, une partie des sommes destinées au remboursement des dettes devrait servir à financer ce plan Marshall mondial. Ainsi, Toussaint (2004) explique que, entre avril 1948 et décembre 1951, les Etats-Unis accordent à 16 pays européens une aide d’environ 13 milliards de dollars. En dollars de 2003, il faudrait réunir environ 90 milliards pour obtenir l’équivalent du Plan Marshall. Or, chaque année, les PED&E déboursent plus de 370 milliards de dollars pour le remboursement de leur dette extérieure. Si on prend en considération l’ensemble des remboursements effectués par les PED&E en 2002, soit 343 milliards de dollars – selon la BM, Global Development Finance (2003) –, ceux-ci ont transféré, cette année-là, à leurs créanciers des pays industrialisés, l’équivalent de près de quatre Plans Marshall. Dans le même ordre d’idées, depuis 1980, c’est la valeur de plus de 50 plans Marshall (plus de 4.600 milliards de dollars) qui a été transférée par les pays du Sud aux créanciers des pays industrialisés. Cf. le site Web du CADTM : http://www.cadtm.org .

1024.

Certains analystes (tels que Stiglitz, 2002b; Soros, 2005), proposent, par exemple, que le FMI fasse une nouvelle émission de DTS et que les pays riches fassent don de leur allocation en vue de financer ce plan de développement global. On estime que des émissions annuelles de DTS pourraient être envisagées, dont le volume pourrait être augmenté de manière à leur conférer un impact significatif. D’autres proposent la vente d'une partie des réserves en or du FMI pour financer ces actions en faveur du développement global. Quant à celles du secteur privé, certains soutiennent la taxe Tobin comme sources financières privées, pouvant contribuer au rattrapage des écarts de développement, d’équipement, d’infrastructures, dans un monde de plus en plus marqué par une forte disparité entre les nations.

1025.

Rappelons que la gestion des fonds alloués par les Etats-Unis dans le cadre du plan Marshall européen était confiée directement, non pas à la Banque mondiale, mais à l’Organisation européenne pour la coopération économique (OECE). Qui, en 1961, s’est élargie aux autres pays développés à économie de marché pour devenir l’OCDE, regroupant aujourd’hui 30 pays les plus développés.

1026.

Elle pourrait, par exemple, fonctionner comme une « Organisation mondiale du développement humain et social » ou un Ministère du Développement mondial, qui pourrait s’inspirer du Department for International Development britannique ; voir : http://www.dfid.gov.uk/ .

1027.

On pourrait s’inspirer de la façon dont la Commission pour l’Afrique a été fondée. Elle compte 17 membres dont 9 d’Afrique, qui travaillent à titre personnel et non comme représentant de leur gouvernement, et sont tous actifs et influents dans les différentes sphères d’activités et d’expertises. Consulter, pour plus de détails, le Site Web : www.commissionforafrica.org/index.html .

1028.

En effet, il est dorénavant certain que recommander, voire, imposer des stratégies de développement, aussi pertinentes soient-elles, aux Etats pauvres conduirait à l’échec. Emblématique fut la réussite du plan Marshall européen, sa gestion était confiée aux Européens, et Washington n’imposaient pas des contraintes particulières aux pays bénéficiaires (i.e. : renoncement à protéger les industries nationales, dérégulation des marchés financiers, remboursement sans délai des dettes, etc.).

1029.

Pour éviter les redondances, il ne devrait y avoir qu’un financement consacré à une cause donnée.

1030.

Une autre difficulté à relever consiste à convaincre les gouvernements des pays pauvres qui risquent d’y voir une perte de souveraineté, voire une sorte de néocolonialisme déguisé. D’où la nécessité de le soustraire de toute ambiguïté, notamment à travers la co-responsabilité des pays. Ainsi, tous les programmes conçus pour réduire la pauvreté seraient proposés par les gouvernements des pays bénéficiaires. Certains régimes (répressifs ou corrompus) pourraient refuser ce type d’arrangement au nom de la souveraineté économique ou politique et ce, aux dépens des exigences du développement et de l’amélioration des conditions des populations. Ce qui conduit à envisager l’exécution de certaines opérations par des canaux non-gouvernementaux, en passant par des ONG et d’autres acteurs du développement tels que des BMD.

1031.

Rappelons que le plan Marshall conçu en faveur des pays et populations de l’Europe, dont les vies avaient été décimées par la guerre, a fortement contribué à l’essor de ce contient, qui, en l’espace de quelques décennies, est devenu l’une des régions les plus développées de la planète. Les ravages de la pauvreté dans le monde méritent sans doute un effort global d’une envergure au moins équivalente. L’UE, qui est le premier bailleur de fonds et principal partenaire commercial des pays pauvres, pourrait aussi engager et soutenir cette initiative et montrer la voie au reste du monde.

1032.

En effet, les gouvernements de ces pays font l’objet des contraintes de gestion des deniers publics et leurs devoirs vis-à-vis de leurs populations face aux menaces de la mondialisation (délocalisations, disparition des secteurs non-compétitifs, etc ), qui exigent des réponses immédiates et cohérentes, sont tels qu’il convient de relativiser le poids des engagements qu’ils font en matière de fourniture de BCIM, notamment pour le cas de lutte contre la pauvreté internationale.