3.3 Parcours de la collecte des données : des surprises...

Dans ce mémoire, nous ne traitons pas des besoins langagiers concernant le stage des étudiants (téléphone, courrier, vente) pour lesquels les outils pédagogiques existent sur le marché [ 2]. Nous allons décrire ci-après que le parcours de notre collecte des données répondant aux besoins concernant le cours.

Le premier pas : aller sur le Site Internet de l’université de la Mode de Lyon 2, qui est le moyen le plus rapide, et le plus facile dans un sens, pour obtenir des informations. Entre autres, j’y ai trouvé le contact du secrétariat. Un premier message électronique est parti. C’était le 6 avril, et j’ai passé les journées suivantes chargée d’espoir…

Dans l’attente de cette réponse, afin de savoir quand et où avaient lieu les cours pour bien préparer mon matériel, j’ai appelé une étudiante chinoise y faisant ses études et que j’avais rencontrée par hasard un jour à la Préfecture.

« Nous n’avons pas de cours actuellement. Nous les reprendrons en mai » ! C’est la réponse : décourageante et encourageante en même temps. Encore une surprise : cette semaine-là était la Semaine de la Mode. Il s’agit d’un événement annuel organisé par l’Université de la Mode de Lyon 2. Il restait encore une activité à réaliser ce samedi-là : le Marché de la Mode Vintage qui aurait lieu au marché de gros. Tant mieux ! Rendez-vous est pris pour le samedi 9 avril à 7h du matin.

Il pleuvait et c’était un jour où il faisait extraordinairement froid. J’y suis arrivée avec un peu d’avance et j’ai rencontré une autre fille chinoise qui avait habité dans la même résidence que moi. Elle avait eu aussi rendez-vous à 7h! « Qui attends-tu ? Ce n’est pas ... » ? « Oui » ! Le monde est petit ! Elle faisait ses études aussi en DUERM. Une demi-heure plus tard, après avoir demandé trois fois le chemin, nous sommes arrivées enfin à l’entrée du marché de gros pour trouver que cette porte était fermée à cause des travaux ! Nous avons fait encore un détour avant de trouver finalement le Marché de la mode Vintage. Je n’avais pas connu ce type d’expérience auquel peuvent être confrontés les étudiants de l’Université de la Mode jusqu’à ce moment-là. Ils devaient d’abord se familiariser avec l’implantation du Marché de la Mode à l’aide d’un plan, ensuite guider les exposants à garer leurs voitures dans les places correspondantes, et entre temps aider les exposants à décharger des marchandises. Apparemment, il n’y avait pas de rapport avec les cours au niveau de la langue ! J’ai enregistré quand même leurs échanges langagiers en espérant attraper quelques indices pour les analyser plus tard. Mais ceci en vain. Comme c’était un marché ouvert, avec les bruits de la pluie, les gens parlaient parfois en criant à cause des bruits, parfois en tremblant à cause du froid.

Voilà ma première expérience sur le terrain, sans finalité grande utile. Rentrée à la maison, j’étais plus curieuse de découvrir le fruit de mon travail. Je suis allée chez les deux étudiantes chinoises, à l’association de l’Université de la Mode et à la bibliothèque pour collecter des données écrites. Plus facile !

La réponse à ma demande d’assister aux cours de la part du secrétariat est arrivée juste avant les vacances de printemps. "Il n’est pas possible d’assister aux cours"! C’est tout. Comment est-ce que je pouvais effectuer mon projet sans les extraits des cours ? Il a fallu alors contacter directement les professeurs assurant les enseignements, mais j’étais obligée d’attendre la fin des vacances. Cette fois-ci, c’était ma directrice de mémoire qui m’a aidé à prendre l’autorisation. Les enseignants ont répondu assez vite, et j’ai été autorisée finalement à assister aux cours à partir du 23 mai. Il ne restait que deux séances par enseignement avant l’examen final de cette année scolaire . Courage ! J’ai préparé 3 minidisques et 12 piles pour éviter des accidents, appris à m’en servir un par un, sorti mon appareil de photo pour les visuels nécessaires, noté toutes mes questions à éclairer ... C’est bon. En route !

Je suis entrée à l’heure dite dans la salle prévue. Après une explication de mon projet dans les grandes lignes, j’ai installé mon matériel soigneusement : un minidisque pour la professeur, un autre devant le projecteur au milieu de la salle, le troisième au fond. C’est parti ! Le cours a commencé par une introduction très discursive répondant tout à fait à ce que j’avais attendu. Bravo ! Ensuite les rideaux se sont fermés, le tableau a été remplacé par un écran, le projecteur s’est allumé : le cours est entré dans le sujet. Tout noir ! Heureusement j’avais choisi d’enregistrer au lieu de filmer ! Mais les photos, comment les prendre sans lumière ? J’ai changé le plus vite possible le mode de mon appareil de photo, mais il a eu besoin de plus de temps pour saisir des images dans le noir. Tout cela s’est passé si vite que mon appareil a raté un certain nombre de photos. En plus, c’était difficile de trouver une bonne position en ne se déplaçant pas pour ne pas déranger les autres. La matinée s’est passée assez vite dans ce travail tout nouveau pour moi. À la fin du cours, un de mes minidisques était déjà plein !

Le cours de l’après-midi-là était un peu différent. 30 minutes de discussion en groupe qui n’est pas utile d’enregistrer à cause des bruits. 60 minutes d’exposés, soit 10 minutes par groupe de 5 étudiants avec le commentaire éventuel de la part du professeur, m’a posé la difficulté d’installer les deux micros disponibles. Je n’ai pas pu trouver d’autres solutions. J’ai mis un micro vers le professeur qui s’est installé au fond de la salle et l’autre sur le bureau derrière lequel se trouvaient les étudiants. Tant pis !

Une interview avec le professeur a eu lieu après cette séance comme prévu dans un courriel. C’était beaucoup plus riche et plus long que ce que j’avais prévu. Même le professeur m’a apporté son plan de cours avec la bibliographie !

Une journée d’enregistrements a fait que tous mes trois minidisques étaient pleins. Il a fallu donc transmettre le son à mon ordinateur pour continuer à enregistrer le lendemain. J’ai ouvert le logiciel que j’avais téléchargé auparavant et que je n’avais jamais utilisé, cliqué le bouton à enregistrer, joué un minidisque : rien répondu ! Après plusieurs essais en vain, j’ai décidé de profiter du temps du cours d’anglais le lendemain matin pour aller à mon campus demander l’aide d’un technicien.

Le lendemain matin, après 45 minutes de trajet, je suis arrivée au bureau du technicien. Porte fermée, personne. Encore 45 minutes plus tard, il est arrivé. 2 minutes après, je suis sortie de son bureau avec un fil dans la main. Si facile ! Il ne me manquait qu’un fil ! J’ai passé une autre heure dans la salle informatique à apprendre l’utilisation du logiciel, et avant d’aller au cours, je suis passé au Pôle Audio-visuel pour me renseigner sur l’emprunt d’une caméra au cas où j’en aurais besoin.

L’enregistrement du cours de ce jour-là était loin d’être idéal : un travail a commencé juste à côté de la salle de cours, les étudiants étaient moins concentrés et ont fait du bruit à cause de la fatigue. C’est très long ensuite de « nettoyer » les sons sur logiciel ensuite.

La séance suivante était deux semaines après. Le dernier jour, une autre surprise est arrivée. Je suis arrivée à 13h15 comme prévu et comme la semaine d’avant. Ouvrant la porte de la salle, je n’ai vu qu’une étudiante. « C’est le cours d’anglais » ! Ce n’étais pas l’après-midi ? Je me suis trompée de cours ?... En fait, les cours avaient changé sans prévenir. Tant pis !

Enfin il me manquait des interviews en vidéo avec des étudiants. Les deux étudiantes chinoises étaient d’accord. Concernant les étudiants français, j’avais souhaité en interviewer deux, mais il n’y avait éventuellement qu’une qui serait disponible parmi les trois sur Lyon. Le rendez-vous a été fixé le 4 juillet après leurs examens.

Comme l’étudiante française n’a pas voulu être filmée, j’ai envoyé deux courriels respectivement à deux techniciens pour réserver un studio audio et un studio vidéo. Malheureusement, ce dernier ne serait pas disponible ce jour-là, ni plus tard avant la rentrée. Dommage !

On a passé 2 heures dans le studio audio pour obtenir 3 interviews de 10 minutes : essais, accidents d’un micro, compressions des dossiers de son en MP3 pour les emporter sur ma clé USB...

Les jours suivants ont été consacrés à chercher des données vidéo. Par trois fois, j’avais vu des émissions très intéressantes par hasard à la télé, mais malheureusement je n’avais pas le matériel pour les enregistrer. Mais j’ai trouvé d’autres émissions de la mode sur les Sites Internet de différentes chaînes de télévision, France 3 et France 5, par exemple. Le problème est que nous n’avons pas le droit d’enregistrer et que les émissions se renouvellent vite. De toutes les façons, ce sont des ressources libres en vidéo et nous pouvons les utiliser directement en ligne.

Notes
[.

4]1) un système textuel, composé de formes linguistiques déterminées (grammaire, phonologie, lexique, inotation) ; 2) un système interpersonnel, formé des principes pragmatiques variales qui règlent le discours : types d’échange, séquence d’actes de parole, règles et inférences conversationnelles ; 3) un système idéationnel qui comprend les règles sémantiques du discours : notions en nombre limité et à caractère universel ; concepts, c’est-à-dire représentations du monde, individuelles ou de groupe ; rapports logiques de cause, condition, comparaison, conséquence, équivalence, etc.