5.1.2 Stimuler les interactions : le travail de groupe

L’approche communicative favorise une nouvelle « forme sociale » de travail en classe : travail en petits groupes. D’une part, transmettre une information ou discuter en groupe pour trouver une solution à un problème peut fournir de vrais enjeux de communication, comme on l’a montré plus haut. D’autre part, il y a une multiplication en termes de temps de parole pour chaque étudiant si toute la classe est répartie en plusieurs petits groupes par rapport à un travail collectif. Si une classe de 20 étudiants est divisée en 5 groupes de 4 personnes, chacun a un temps de parole égal à 25% du temps total d’une activité. Mais si l’activité est collective, le temps de parole est de 5% pour chaque étudiant : 20% de réduction en moyenne. Cette différence de temps de parole n’est pas négligeable pour ce qui est de la motivation pour le cours et pour l’apprentissage. Le discours parlé dans les groupes, même s’il est partiellement fautif, est donc bien préférable à la situation de non-production dans laquelle les étudiants se trouvent le plus souvent lors du travail collectif.

Par ailleurs, travailler en groupe est la meilleure manière pour privilégier les interactions et cela permet aux étudiants de s’exprimer rapidement en LE. Dans un sens, les étudiants sont « obligés » de parler dans les petits groupes. Alors que cette « obligation » est spécialement importante pour les étudiants chinois qui n’ont pas d’habitude de prendre la parole dans la classe. Travailler en groupe signifie donc briser leur conception habituelle de la classe et crée un environnement agréable d’apprentissage. N’ayant plus peur de faire des erreurs, ils participeront naturellement à l’activité de classe. À cet égard, le travail en groupe peut être une préparation langagière, culturelle voire psychologique pour eux avant d’effectuer plus tard l’exposé individuel devant toute la classe.

Cette manière de travailler confère alors à l’enseignant un rôle très différent. Il n’occupe plus une position centrale. Son rôle consiste plutôt à se déplacer de groupe en groupe pour aider individuellement en cas de besoin, s’assurer que les échanges se font en français, encourager, relever les erreurs pour une correction ultérieure, etc...

Pour stimuler un maximum la prise de parole, on peut distribuer une information variée à chaque groupe, demander aux étudiants d’abord d’en discuter dans leur propre groupe, et ensuite envoyer les étudiants dans les différents autres groupes, c’est-à-dire regrouper les étudiants en assurant que tous les membres d’un nouveau groupe n’ont pas la même information. L’expression orale se fait donc en deux temps : d’abord au sein de l’ancien groupe pour clarifier une information commune, puis dans le nouveau groupe pour échanger les informations différentes, ce qui incitera la prise de parole. On en trouvera ci-après un échantillon.

Activité 2
Activité 2